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Débat enlevé sur les travaux sur la route Suisse

Ce lundi soir, le référendaire Martin Steib et le syndic de Coppet Gérard Produit ont croisé le fer sur le projet de requalification de la route suisse. Devant un public aussi nombreux qu'incisif.

29 mai 2017, 22:04
Le débat, lundi soir, s'est tenu devant une solide assistance.

Salle communale archi-comble ce lundi soir à Coppet, dans une torpeur que seuls vient appaiser les dépliants du comité de soutien au projet de requalification de la route suisse, requalifiés eux en éventails d'un soir. A tous points de vue, donc, la soirée s'annonçait chaude, et elle l'a été. Pour la première fois, le chef de file des référendaires Martin Steib et le syndic Gérard Produit se retrouvaient face à face, en public. A l'occasion d'un débat organisé par Le Quotidien de La Côte et Nyon Région Télévision.

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Le 25 juin prochain, donc, les Copétans devront se prononcer sur des travaux jugés "trop chers" par les référendaires, "indispensables" par la Municipalité et le Conseil communal, qui a plébiscité le projet (37 oui, 5 non, 4 abstentions). Une "histoire" à 1,35 million à charge de la Commune de Coppet, pour 950 mètres de tronçon, pour une requalification allant en fait de Founex à Mies pour un budget de 25 millions, en grande partie assumé par le Canton.

Une obligation qui coûte cher

Si la population venait à refuser ce projet, a rappelé Gérard Produit, "il faudra de toute façon, car c'est une obligation légale, intervenir sur une partie de ce tronçon (480 mètres), pour presque 1,6 million, sans aucune subvention cantonale". Martin Steib a, lui, commencé par expliquer pourquoi il a lancé ce référendum sur un objet si largement accepté par le délibérant. ""Heureusement qu'on peut se prononcer!" m'a-t-on dit. Chacun en Suisse est autorisé à se prononcer, c'est un droit inalliénable." Puis il a cité plusieurs extraits de séances de conseils communaux de Terre Sainte, s'attirant parfois les foudres de personnes du public. 

Pas question pourtant, pour l'ancien conseiller communal, de passer pour un neinsager. "On entend souvent que les municipalités de Terre Sainte ne savent plus quoi faire de leur argent. Coppet a déjà 15 millions de dettes, on doit faire des choix. Par exemple, on n'a pas fait de référendum pour les 4,5 millions de la piscine-patinoire qui est pour nous de l'argent mieux dépensé." Filant la thématique de la dépense publique, le référendaire a rappelé que "ces travaux, c'est 5000 francs le mètre". 

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Mais alors, si c'est plus encore sans les aides cantonales, pourquoi ce référendum? "Parce que ces subventions ne sont pas si élevées. Et l'argent ne pousse pas aux arbres, les sommes que l'on reçoit ici sont celles qu'on a nous-même versées. Dépenser autant pour une solution qui nous empêchera de rouler est inutile. C'est déjà la paralysie à Versoix, ce sera pareil ici!" Plus tôt, le membre du comité référendaire avait comparé la route Suisse à la route de Lausanne à Genève, "autrefois un axe de transit, aujourd'hui complètement congestionné. C'est pas ce que nous voulons pour notre avenir".


"Si Founex n'a pas de pistes cyclables, c'est leur problème, pas le nôtre."


Dans la salle, un riverain de la route Suisse intervient, il exprime la dangerosité de l'aménagement actuel. "Il doit être sécurisé, et puis, nous devons penser aussi à la sécurité des cyclistes et à la solidarité avec les autres communes!" "A Coppet, comme à Mies et Tannay, a répondu Martin Steib, on a des pistes cyclables, on a tout ce qu'il faut. Si Founex n'a pas de pistes cyclables, c'est leur problème, pas le nôtre." Enfin, a prévenu Gérard Produit, rater le coche aujourd'hui, nous fera passer à la caisse demain, car on devra installer une bande cyclable, on devra offrir plus d'espace aux piétons. Mais sans les aides cantonales.

La largeur de la route, nouvelle version, a aussi été sujet d'interrogations, notamment dans le public. "Les camions ont tendance à grossir, c'est déjà serré quand ils se croisent maintenant. Alors avec une chaussée si étroite...", s'est inquiétée une Copétane. "Les poids lourds n'auront que 23 centimètres pour se croiser", avait auparavant alerté Martin Steib. "Les trottoirs seront franchissables, la chaussée pourra donc, si l'on veut, s'élargir en cas de besoin", a assuré Gérard Produit. 


"La démocratie, c'est aussi accepter les lois lorsqu'elles ont été votées, Monsieur Steib." 


Mais revient vite l'aspect économique. "Le prospectus du comité de soutien présente le coût pour Coppet si le projet est accepté et celui que l'on devra payer pour assumer seul les travaux à faire absolument. A l'en croire, on paierait plus cher et on paierait pour moins?" "On n'est pas obligé de dépenser, répond Martin Steib. Et puis, tous ces montants dans ce flyer sont gonflés. S'il y a une ordonance fédérale, on peut négocier. Les projets, on ne doit pas les gober, on a toujours le choix!" "Non, a réagi le syndic, on n'a pas le choix, la loi nous oblige à assainir ce tronçon pour le bruit. C'est comme ça. La démocratie, c'est aussi accepter les lois lorsqu'elles ont été votées, Monsieur Steib." 

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