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Depuis 25 ans, elle sécurise les petits Glandois aux passages piétons

Patrouilleuse scolaire, Jeanne Badertscher sécurise les enfants aux passages cloutés glandois depuis un quart de siècle. «C’est une éducation, le passage piéton», dit-elle.

23 août 2018, 10:30
Jeanne Badertscher aide les enfants à traverser aux passages piétons depuis un quart de siècle.

Si un jour on lui avait dit qu’elle deviendrait patrouilleuse, elle ne l’aurait pas forcément cru. Mais elle aurait souri. Sourire, c’est un verbe qui lui colle à la peau. Avant d’être patrouilleuse scolaire, Jeanne Badertscher est une femme infatigable.

Née en 1963 à Neuchâtel, elle a grandi au milieu de deux frères et effectué un apprentissage de vendeuse-caissière qui l’a menée chez Migros. C’est en 1984 qu’elle a posé ses valises à Gland aux côtés de son époux Walter: «C’était un premier avril, sans rire. Au départ mon mari était agriculteur et travaillait sur le domaine de ses parents, qui a finalement été vendu. Il est devenu cantonnier pour l’Etat puis a été engagé par la commune de Gland. Quant à moi, j’ai pu être mutée à la Migros de Nyon», conte la mère de famille.

Sur le qui-vive

En 1986 et 1987, Jeanne Badertscher donne naissance aux deux enfants du couple. Il a bien fallu s’arrêter de travailler mais… «Je suis une personne qui aime être occupée», glisse-t-elle comme un aveu, en souriant toujours. Le ton est donné: bien vite, pour conjuguer activité et bambins, la jeune maman se lance dans la garde d’enfants. Quelques années plus tard, en 1991, les Badertscher reprennent la conciergerie de leur immeuble de la rue des Alpes, tandis qu’à côté, Jeanne travaille à temps partiel comme vendeuse dans deux stations-service. Tout ça en même temps!

«Maintenant je me suis calmée, mais j’aime être active, j’ai besoin de voir des gens», ajoute la Glandoise. Rien d’étonnant alors à ce que marche et vélo fassent aussi partie de son quotidien.

Prise de l’uniforme

«Une dame de mon immeuble était patrouilleuse et m’avait proposé de rejoindre le groupe, mais à ce moment-là c’était encore trop tôt. Je m’y suis intéressée quand ma fille a commencé l’école», relate Jeanne Badertscher. Elle débute en tant que remplaçante, puis est engagée pour les après-midi; la vendeuse de formation porte le gilet fluorescent à plein-temps depuis 2012.

 

Il m’est arrivé de ramener des enfants chez eux après ma patrouille, en ayant averti les parents.»
Jeanne Badertscher patrouilleuse

 

La commune se charge de dispenser une formation théorique aux nouveaux «agents» et la sécurité routière de Lausanne leur enseigne les bons gestes. Car oui, il s’agit bien de sécurité avant tout: «On évite de trop discuter avec les enfants quand ils traversent, ça peut vite devenir le bazar. C’est une éducation, le passage. Je dois être à mon affaire.»

Si la patrouilleuse n’a jamais eu à déplorer de gros accidents durant son temps de travail, hors de question de laisser un enfant seul: «Ça m’est arrivé de ramener des enfants chez eux après ma patrouille, en ayant averti les parents. Ils s’emmêlent les pinceaux parfois, entre les moments chez la maman de jour, les devoirs surveillés, etc.»

Motivation intacte

Horaires coupés, travail en extérieur… Le job n’a pas tout pour plaire. Pourtant Jeanne Badertscher n’est toujours pas lassée. «C’est sûr que ça demande une bonne disponibilité, mais pour ma part ça va, je suis bien organisée. Et tout me plaît: le contact avec les enfants, leurs parents, pouvoir rendre service.»

Mais cette grande enthousiaste sait tout de même se reposer: en vacances, elle ne rêve pas de passages cloutés ou de panneaux de signalisation. «Et je suis contente quand je reviens. Il y a plus de circulation qu’avant, c’est vrai. Mais aucune journée ne se ressemble. J’ai encore un bout à faire jusqu’à la retraite mais si je suis encore en bonne santé après, pourquoi pas continuer?»

En attendant, Jeanne Badertscher retrouvera ses écoliers lundi prochain, pour une vingt-sixième rentrée.

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