Se prélasser dans les fauteuils rouges capitonnés du cinéma Capitole, parader d’une salle à l’autre, et piquer un petit sprint entre deux portes: tous ces divertissements ont un peu perdu de leur saveur pour «Gribouille». C’est qu’il lui manque l’essentiel: les clients, jamais avares en caresses, et qui lui prêtent volontiers leurs genoux pour se lover durant les projections. Depuis près de trois semaines, la minette est privée de son public. Et elle a le blues: «Après une semaine, on a senti une petite déprime, note Adel Benfarhat, gérant des lieux. Du jour au lendemain, il n’y avait plus personne…»
Des voisins protecteurs
La mascotte de la salle obscure nyonnaise est pourtant loin d’être livrée à elle-même. L’un des membres de l’équipe, qui vit à Prangins, passe régulièrement la voir. Et la petite féline peut également compter sur les visites très régulières d’un voisin et de ses deux enfants, amis du Capitole, qui n’hésitent jamais à venir lui dispenser des papouilles. Des instants partagés qui font autant de bien à «Gribouille» qu’à ses nouveaux compagnons de jeu, qui apprécient de pouvoir s’ébattre dans le cinéma. Lorsqu’elle a envie de prendre le soleil, la boule de poils a enfin le loisir de s’aventurer sur la terrasse, grâce à une chatière installée expressément pour elle.
Malgré tous les anges gardiens qui se pressent pour veiller sur elle, «Gribouille» n’attend plus qu’une chose: renouer avec ses fans. Et elle n’est pas la seule. Adel Benfarhat a également peur que la fermeture se prolonge trop, et que cela pèse sur l’avenir de l’institution. «On espère qu’on pourra continuer, et que «Gribouille» aura toujours son cinéma!»