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Des rives du Boiron aux salons parisiens, l'itinéraire de Suzanne Curchod-Necker

La future Germaine de Staël naissait il y a deux siècles et demi, jour pour jour. Retour sur le parcours de sa mère, Suzanne Curchod, fille du pasteur de Crassier devenue épouse de ministre et salonnière reconnue à Paris.

21 avr. 2016, 19:52
/ Màj. le 22 avr. 2016 à 07:03
Suzanne Curchod devenue Suzanne Necker, mère de Germaine de Staël.

Peu s'en doutent à Crassier, mais c’est bien dans le village frontalier que Madame de Staël trouve la moitié maternelle de ses racines. Avant de briller dans son salon de Paris, Suzanne Necker portait le patronyme bien vaudois de Curchod. Elle avait poussé son premier cri, dans l’ancienne cure de Crassier, à fin mai 1737, portée sur les fonds baptismaux du temple villageois le 2 juin.

Courtisée par Edward Gibbon

De son père, pauvre pasteur calviniste, elle reçut une instruction savante et sévère. De sa mère, une de Nasse, venue de Montélimar, elle hérita une beauté qui fit tourner la tête à l’historien anglais Edward Gibbon, entre autres. Après l’avoir demandée en mariage, il dut se raviser suivant les injonctions de son père, resté en Angleterre.

Mais la beauté et les connaissances accumulées ne suffiront pas à Suzanne Curchod qui se retrouve désemparée et désargentée au décès de ses parents. C’est à ce moment-là qu’elle se rend à Paris et y fait la connaissance, en 1764, d’un illustre… banquier genevois, Jacques Necker. Cédant aux désirs de son banquier qui la dissuade de poursuivre ses projets d’écriture, l’enfant de Crassier devient salonnière. Désormais dans un rôle de grande dame, elle tient son «Salon des philosophes» au sein duquel se bousculent de nombreux artistes et écrivains. C’est surtout au sein de ce cercle que sa fille unique Germaine s’épanouit.

Fondatrice de l'Hôpital Necker à Paris

Esprit concret, habile gestionnaire, elle créa à Paris en 1778 un hospice dans un esprit de charité et d’expérimentation scientifique, un établissement de 120 lits toujours nommé Hôpital Necker. En 1790, les trois membres de la famille Necker se retirèrent dans leur château de Coppet. Selon les dernières volontés de Suzanne Necker, sa dépouille repose dans une citerne emplie d’alcool dans un mausolée discret quelque part autour du château de Coppet.

Une salle à son nom, à Crassier

A Crassier, seule une salle portant son nom rend hommage à cette illustre salonnière et génitrice il y a 250 ans jour pour jour d’une écrivaine et philosophe qui a marqué son temps et fait rayonner durablement «l’esprit de Coppet», du nom de son groupe d’intellectuels à elle.

 

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