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Deux fois la grêle, une fois l'orage

Le domaine d'Avenex, à Signy, a subi les assauts du ciel.

08 août 2013, 14:00
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info@lacote.ch

" Les mots me manquent pour décrire ce que je ressens. En quinze ans, c'est la première fois que ça m'arrive. " Scène de désolation hier au domaine d'Avenex à Signy-Avenex. La tempête qui a éclaté dans la nuit de mardi à mercredi a tout arraché sur son passage. " C'était comme dans un film d'apocalypse. Les faîtages se sont envolés des toitures, une baie vitrée est partie en éclats, un lampadaire est tombé et une cinquantaine d'arbres se sont abattus sur la route ", se désole Pierre Heuberger, visiblement encore sous le choc. Du jamais vu pour cet agriculteur. " Les pompiers et la police sont tout de suite arrivés pour sécuriser la zone. Ils étaient impressionnés par l'étendue des dégâts ", poursuit-il.

Un orage local et puissant

L'homme pense d'abord à une "mini-tornade". Pour Frédéric Glassey de MétéoNews, il s'agirait plutôt d'un front de rafale. Et d'expliquer: " La tornade laisse apparaître une ligne de dégâts sur plusieurs mètres, comme si l'on passait avec un rouleau compresseur. Pour avoir expérimenté ce genre de phénomènes, je parlerais ici d'un orage local et puissant. " Si des vents de 80 km/h ont été enregistrés dans la région - avec un pic de 113 km/h à Bière - c'est bien à Avenex que les assauts du ciel se sont faits les plus violents. " Les vents sont toujours plus intenses lorsque nous nous trouvons en dessous d'une zone d'activité importante ", précise le spécialiste.

Pierre Heuberger, lui, accuse le coup. " J'ai été le seul touché dans la région. Il semblerait que le sort s'acharne sur moi ", affirme-t-il, anéanti. Car le fermier n'en est pas à son premier drame. Le 20 juin, la grêle avait déjà dévasté l'entier de sa production. Rebelote avec l'orage du 28 juillet: fruits, légumes, céréales, toutes les nouvelles plantations ont été saccagées. " A chaque fois que je ressème la grêle arrive. Ce matin encore les filets protecteurs étaient plein de grêlons ", dit-il, fataliste.

A l'entrée de son échoppe, un écriteau avertit les consommateurs: " Chers clients, nos cultures ont été détruites par la grêle. Durant ces prochaines semaines, vous trouverez ici les produits de nos confrères. " Derrière, les cageots de salades dépecées s'entassent par dizaine. " J'ai installé ce panneau il y a un mois et demi et je pense ne pas être prêt de l'enlever ", regrette encore le maraîcher, au bénéfice d'une assurance. Hasard du calendrier ou non, Pierre Heuberger avait d'ailleurs rendez-vous hier matin avec les experts de l'ECA (Etablissement cantonal d'assurance contre l'incendie et les éléments naturels) venus deviser les dégâts du 20 juin.

Nombreux arbres couchés

Même paysage de désolation dans la région glandoise: feuillage éparpillé, branchages arrachés. Sous l'effet des rafales de vent, une dizaine d'arbres ont été déracinés dans le parc de La Lignière. "Le chemin d'accès à la forêt est fermé jusqu'à nouvel ordre" , affirme Antoine Bussy, porte-parole de la Clinique. Les pompiers du district sont par ailleurs intervenus à une dizaine de reprises, principalement pour des chutes d'arbres et des caves inondées. " A certains endroits, les éclairs ont déclenché des systèmes anti-incendie provoquant ainsi de nombreux dégâts d'eau ", précise Pierre-Yves Corthésy, commandant du CRDIS Nyon Région.

Dans le district de Morges en revanche, aucun dégât notable n'est à déplorer: ni les sapeurs-pompiers du SDIS de L'Etraz Rolle-Aubonne, ni ceux du SDIS du Pied du Mont-Tendre, qui regroupe cinq communes autour de Bière, n'ont dû intervenir, malgré la violence des vents dans ce secteur.

Par contre, les dommages sur les arbres sont considérables sur le plateau d'Essertines-sur-Rolle, Saint-Oyens, Gimel, Saubraz et Montherod. C'est à Saubraz que les conséquences de l'orage sont les plus impressionnantes. A l'entrée du village, depuis Gimel, sur une bande d'environ 300 mètres, des arbres, appartenant tant à des privés qu'à la commune, ont été renversés, cassés et déracinés.

André Vietti, garde forestier, estime que 300 à 600m 3 de bois ont ainsi été décimés en quelques minutes. "Les gros arbres comme les petits, tout y est passé. Les rafales de vent ont cassé des chênes à mi-hauteur, dont certains étaient vieux de 150 ans, comme si c'étaient des crayons" , relève le Longerois. En dessus du village, la vingtaine de platanes n'a pas non plus résisté aux forces de la nature. Les arbres ont versé d'un coup, tous en même temps.

Des dégâts matériels sont aussi à déplorer: des toits ont été arrachés sur plusieurs bâtisses de la région. Le Jura semble avoir été cette fois-ci épargné, selon Alain Monney, garde forestier à Saint-George.

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