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District de Nyon: qui sauvera la télévision régionale?

Avec la décision du téléréseau nyonnais de ne plus financer NRTV, celle-ci se cherche un avenir. En pointillé.

29 sept. 2014, 11:07
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L'heure est grave, et l'on ne s'en cache plus. Depuis l'annonce du Téléréseau nyonnais (TRN) de ne plus financer la chaîne de télévision locale NRTV, c'est une course contre la montre qui s'est engagée. Contre la montre car le financement est assuré jusqu'au mois de juin 2015. Il pourrait même être interrompu avant. Et si aucune solution n'est trouvée d'ici là, NRTV cessera de diffuser l'an prochain.

Jeudi soir, l'association Communyon, qui chapeaute la télévision régionale, réunie en assemblée annuelle, admettait explicitement être à un tournant et, surtout, ne pas savoir encore comment l'aborder. Deux solutions sont imaginées. La première est de déléguer au Conseil régional la mission de trouver le financement de la chaîne auprès des communes. Argument invoqué: le Conseil régional ayant pour mission de fédérer le district tout en faisant connaître son action, il serait "naturel" qu'il décide de s'investir dans le projet. Ainsi, il serait demandé aux communes de déposer dans un pot commun quelque 10 francs par habitant. Un chiffre qui permettrait par ailleurs d'étoffer les effectifs actuels de la chaîne, trop maigres, dit-on, pour assurer la production d'actualités quotidiennes. Seulement, le Conseil régional ne semble, aujourd'hui, pas au mieux de sa forme. En proie à des réorganisations structurelles internes suite à l'échec du Programme des investissements régionaux (PIR) l'an dernier, se cherchant un nouveau souffle, on peine à imaginer cette structure supra-communale faire du sauvetage de NRTV une priorité. Par l'entremise de la municipale nyonnaise Fabienne Freymond-Cantone, Communyon est d'ailleurs déjà allé voir le Comité de direction du Conseil régional à de nombreuses reprises. "On ne peut pas dire que l'on n'a rien fait" , explique cette dernière. Mais le message, ou tout du moins la situation d'urgence, peine à passer, semble-t-il. "Ça fait effectivement longtemps qu'on parle de NRTV et de son financement au Conseil régional mais, pour l'heure, aucune décision n'a été prise. Nous sommes encore dans l'inconnue" , détaille Florence Rattaz, responsable du dicastère communication. De fait, le Conseil régional attend le rapport d'un expert indépendant mandaté pour livrer son regard sur le fonctionnement de la télévision régionale. Un rapport qui pourrait être rendu d'ici deux mois. "Nous nous positionnerons une fois le rapport connu" , poursuit Florence Rattaz.

Si le Conseil régional devait toutefois refuser de prendre en main le dossier, une alternative a été esquissée par Stephan Rytz, directeur d'Orca Production, mandaté par Communyon pour produire les émissions de la chaîne de télévision locale: il s'agirait d'aller toquer aux portes des communes une par une. Chose qui a d'ailleurs déjà été faite. "Les retours que nous avons sont clairs: les villages souhaitent conserver une chaîne régionale" , explique Stephan Rytz. Mais tout n'est pas si simple: qui paiera quoi? Selon quel calcul? Pendant combien de temps? Autant de détails qu'il faudra régler dans l'urgence.

 

Le pire scénario

 

Il faut donc faire vite pour éviter ce qui est décrit comme le pire scénario: que la chaîne arrête la production dès juin 2015 et que Orca Production, avecn son savoir-faire et son matériel, se retire de l'affaire. "Si on laisse la chaîne mourir, n'imaginez pas qu'elle renaîtra six mois ou une année plus tard. Ce sera bien plus long. Il faudra trouver des gens capables de le faire, relancer toute la procédure" , a laissé entendre le journaliste Gaston Nicole, membre de Communyon.

Pourquoi TRN se retire

TRN, qui vient d'ouvrir une partie de son capital-action à Télédis, opérateur valaisan, doit redoubler d'efforts pour lutter contre la concurrence de Swisscom ou Cablecom. Le Téléréseau de Nyon a ainsi pris la décision de supprimer sa manne financière à NRTV. A savoir les deux-tiers d'un budget d'environ 800 000 francs. Pour concentrer ses forces sur le marketing et les infrastructures techniques. Actuellement, TRN verse 2 francs par contrats souscrits à la chaîne locale. Or, la clientèle diminuant à cause de la concurrence, il faudrait à TRN revoir à la hausse sa participation par contrat. Une situation qui ne serait plus tenable.

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