«Trois. Il y en a eu... trois.» Prostrée sur sa chaise, Julie* peine à déglutir. Sa voix est hésitante au moment d’évoquer une nouvelle fois ses douloureux souvenirs devant la cour du Tribunal criminel de l’arrondissement de La Côte, présidée par Lionel Guignard. Elle n’avait que douze ans, il y a six années maintenant, lorsque Benoît*, son beau-père de trente ans son aîné, a abusé d’elle. «ça s’est passé environ dans les deux derniers mois où il habitait sous le toit de ma mère.»
C’est par le biais de SMS envoyés avec le téléphone de la maman qu’il appâtait Julie, avant de l’embrasser, de la déshabiller, de la caresser, allant même jusqu’à lui introduire un doigt dans l’entre-jambe et à exiger une fellation. Le tout sous l’influence de l’alcool. «Je sentais qu’il n’était pas comme d’habitude, poursuit Julie. Il m’a laissé sous-entendre qu’il y avait quelque chose...