Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Gland: des bus gratuits pour les écoliers?

Le 3 mars, les citoyens se prononceront sur l'initiative "Pour la gratuité des transports publics pour tous les enfants scolarisés à Gland".

21 févr. 2013, 00:01
data_art_6823197.jpg

Tout a commencé en décembre 2010 avec l'entrée en vigueur sur le territoire glandois de Mobilis, communauté tarifaire aux nombreux avantages (notamment pour les pendulaires), mais aux quelques effets pervers. Dont celui de faire passer l'abonnement annuel du bus de 185 francs à 405 francs pour quelqu'un qui voudrait (un écolier) se rendre de Gland à... Gland (depuis décembre 2012, une nouvelle augmentation a fait passer l'abonnement à 423 francs, et ce pour une seule zone, alors qu'il couvrait deux zones jusque-là). Suite à une pétition des parents d'élèves, la Municipalité a beau eu instaurer une subvention de 125 francs pour atténuer cette hausse, la colère des parents d'écoliers n'en a pas été apaisée pour autant. Restait donc un moyen d'agir: l'initiative populaire. Celle-ci arrivait sur le bureau de la Municipalité en mars 2011, avec 1126 signatures. Après avoir jugé l'initiative valide sur la forme (décembre 2011), le Conseil l'a en revanche refusée sur le fond (octobre 2012). Impliquant d'office une votation populaire. Qui se tiendra ainsi le 3 mars. Christine Nussbaum, présidente de l'Association glandoise des Parents d'élèves (AGPE) et initiante, et Jeannette Weber, conseillère communale PLR, opposante, répondent à nos questions.

La Municipalité a approché les initiants pour augmenter sa subvention de 30 francs. Pourquoi avoir refusé?

Christine Nussbaum: Car cela faisait un abonnement 250 francs (ndlr: 405 francs moins une subvention de 155 francs proposée) , ce qui était encore trop cher pour les parents. Ce qui nous chagrine davantage c'est que cette proposition a été le seul moment où la Municipalité a pris contact avec nous. Alors que, de notre côté, nous étions prêts au dialogue, à travailler main dans la main. On regrette que la Municipalité ait campé sur ses positions...

Jeannette Weber: Je pense qu'avoir refusé cette offre de la Municipalité d'augmenter la subvention a été une grande erreur de la part des initiants. Qui a surtout, en inscrivant la notion de "gratuité pour tous" dans son texte, empêché toutes négociations avancées avec la Municipalité.

N'avez-vous pas peur de voir ainsi capoter votre initiative?

CN: C'est possible. Mais nous nous devions d'être cohérents: nous avons approché la population qui a signé l'initiative avec le concept de "gratuité", on ne pouvait pas ensuite abdiquer en acceptant cette augmentation effective de 185 francs à 250. Et puis la gratuité est une manière d'éviter les discriminations: les écoliers vivant à plus de 2,5 kilomètres de l'école secondaire ont d'ores et déjà un abonnement gratuit. Que faire avec ceux qui vivent à 2,4 kilomètres?

JW: J'espère que les citoyens vont bien réfléchir avant de voter car cela suppose des frais importants. La gratuité, ça n'existe pas. Il y a toujours quelqu'un qui paie. En l'occurrence, ce sera le contribuable.

Cette mesure aurait un coût annuel estimé à 1 million de francs. Etes-vous prêts à une augmentation d'impôt?

CN: C'est un peu une stratégie de la peur employée par la Municipalité. D'abord, on nous parle de 1 million de francs, et la fois d'après de 800 000. Les chiffres ne sont pas clairs... Mais aussi, le municipal des Finances Daniel Collaud a bel et bien laissé entendre devant la presse qu'une hausse des impôts serait inévitable pour Gland ces prochaines années, en raison des nombreux projets, comme la piscine ou l'aménagement du sud de la gare. De fait, on a un peu l'impression qu'on veut nous mettre sur le dos une augmentation des impôts déjà prévue par la Ville. C'est un peu facile...

JW: Encore une fois, 1 million, coût estimé par Mobilis, il faudra bien les trouver quelque part. Mais on ne met absolument pas cette augmentation d'impôt sur le dos des initiants. La Ville a déjà voté les crédits pour de nombreux projets à venir, et chaque dépense supplémentaire peut engendrer des points d'impôt en plus. Les gens sont-ils prêts à cela pour des écoliers qui vivent à quelques centaines de mètres du collège?

Gland est une ville dense. N'y a-t-il pas moyen de laisser les enfants du secondaire se déplacer par eux-mêmes?

CN: Ce qui est sûr, c'est que nous sommes scandalisés par la campagne des opposants qui, par des amalgames, insinuent que tous les enfants qui prendront le bus deviendront obèses...

JW: Il y a quelques années, tous les enfants allaient à pied ou à vélo à l'école. Et quand bien même la circulation peut poser problème, les enfants doivent apprendre à vivre avec. Cela fait partie des choses de la vie à apprendre. On ne peut les protéger de tous les risques. Ils doivent s'y confronter.

Qu'allez-vous faire si la population accepte l'initiative?

CN: On sera très heureux. Nous sommes d'ailleurs déjà en train de rédiger le communiqué en cas de victoire. Plus concrètement, nous nous tiendrons prêt à collaborer avec la Ville.

JW: Eh bien... nous accepterons. Même si ce sera le début des ennuis pratiques pour la Ville.

Et si le peuple refuse?

CN: Sincèrement, étant optimistes, nous n'avons pas encore pensé à ce cas de figure.

JW: Il faudra relancer le débat mais sous une autre forme, en réfléchissant quartier par quartier, et non en termes généraux, comme la "gratuité pour tous".

Votre publicité ici avec IMPACT_medias