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Gland: grâce au graffeur Sid, Batman veille sur les écoliers

David Perez, alias Sid, exerce son art sur certains murs glandois. Dernière œuvre en date: une série de Batman, peinte sur le béton du passage sous route reliant les Perrerets à Grand-Champ. Ce qui enchante les écoliers.

13 juil. 2018, 10:25
Depuis que David Perez, alias Sid, a réalisé ses dessins de Batman sous des airs de chouette, les écoliers en redemandent.

Du sol au plafond, un enchevêtrement de bombonnes de peinture, toiles, lampes flash, objectifs d’appareil photo… Pas de doute, il s’agit de l’antre d’un créatif. Valise à demi vidée, David Perez vient de rentrer de Malaga où vit une partie de sa famille. Mais, c’est aussi dans la ville andalouse que cet apprenti graphiste de 33 ans s’est passionné pour le graffiti.

«En Espagne, la culture hip-hop est très répandue. On voit des graffitis partout, notamment sur les stores des magasins. Mais on respecte les belles œuvres, même les petits vandales ne vont pas peindre par-dessus», détaille celui qui signe Sid («Suisse Ibérique Déterminé») au bas de ses dessins.

Confluence des arts

L’intérêt, ou du moins la tolérance vis-à-vis des graffitis met plus de temps à se développer en terres helvètes. Mais, de plus en plus, David Perez reçoit des compliments pour ses travaux, que ce soit en direct ou via Facebook; le jeune homme partage souvent ses nouveautés sur la page dédiée à Gland. «Le retour des gens est très positif, ils me remercient d’embellir leur ville», résume-t-il.

Natif de Nyon, David Perez s’était lancé dans un apprentissage de pâtissier-confiseur-chocolatier, avant qu’un incident ne l’oblige à opérer une reconversion professionnelle. «J’espère pouvoir vivre de ma passion, travailler en indépendant autant dans le graphisme que la photographie, le graffiti ou le bodypainting», précise-t-il.

 

Avouons-le, il y a un petit côté antisystème qui m’a entraîné au début.»
David Perez graffeur

 

Si les techniques qu’il explore sont diverses, pourquoi se passionner spécifiquement pour le spray? «La rapidité. Au pinceau il faut plusieurs couches, ça prend du temps. Et puis, avouons-le, il y a un petit côté antisystème qui m’a entraîné au début. Ce qui est drôle, c’est que cette pratique m’a amené à m’intéresser à l’histoire de l’art», raconte le graffeur.

Une fois le virus injecté, David Perez s’est intéressé aux peintres célèbres – Picasso et Dali – et s’est essayé à en reproduire certaines œuvres. «Je n’ai pas de style défini. J’essaie de créer avec ce qui me tombe sous la main comme des stylos, des éponges, un aérographe, voire une branche.»

Avancées timides

David Perez intègre aussi ses illustrations dans ses clips de rap, s’amuse à peindre sur des corps pour en faire des trompe-l’œil ou surprend les marcheurs avec ses «cellograffs» – des graffitis sur du cellophane tendu entre deux arbres. Durant sept ans, l’artiste a bénéficié de l’autorisation de la commune et de l’Office Fédéral des Routes (OFROU) pour graffer sur le mur antibruit de l’autoroute.


La fresque réalisée sur les murs du passage reliant le collège des Perrerets à celui de Grand-Champ (Photo Sid).


Désormais, ce n’est plus le cas, et le jeune homme doit se contenter du passage sous route reliant Grand-Champ aux Perrerets. «Je fais les démarches actuellement pour pouvoir graffer sous la gare. Pas mal de gens m’ont dit que ça leur plairait», déclare-t-il, souriant.

Un certain justicier masqué

Il est vrai que le béton qui voit passer les écoliers du nord de la ville est déjà bien habillé. Dernièrement, le futur graphiste a choisi d’y multiplier les versions d’un certain justicier masqué. «Je fais ça pour les autres. Les enfants adorent. J’en ai vu un qui était fan de Batman, il courait dans tous les sens devant les dessins. C’est ce genre de petit moment qui compte. Et puis, ça crée des discussions entre des gens qui ne se parleraient pas forcément», constate David Perez.

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