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Gouvernement rose-fuchsia

Pour la première fois en Suisse, un exécutif cantonal sera dominé par les femmes. Le résultat d'une longue marche.

02 avr. 2012, 00:01
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iraposo@lacote.ch

Pour la première fois en Suisse, les femmes sont majoritaires dans un gouvernement cantonal. En effet, après Jacqueline de Quattro, élue au premier tour avec ses collègues PLR Pascal Broulis et Philippe Leuba, et Pierre-Yves Maillard (PS), Nuria Gorrite (PS), syndique de Morges, fait une brillante entrée au Conseil d'Etat avec ses collègues sortantes Béatrice Métraux (Verts) et Anne-Catherine Lyon (PS). Le modeste résultat de cette dernière, doyenne du Gouvernement, traduit sans doute le désamour du corps enseignant depuis quelque temps.

Mais pour l'alliance rose-verte, l'objectif est atteint: elle confirme la majorité gouvernementale acquise en décembre dernier lors de l'élection complémentaire. Elle va désormais au-devant d'un grand défi, préserver le consensus savamment construit ces dernières années et qui, la conjoncture aidant, a déployé des effets extrêmement positifs durant la législature qui s'achève.

 

Pas de triomphalisme

 

A l'heure de la présentation des résultats par le chancelier Vincent Grandjean et le chef du Service des communes Eric Golaz, un homme arborait un large sourire. Après les affres de l'automne dernier, François Marthaler était heureux du bon fonctionnement de l'informatique.

La célérité du dépouillement a bouleversé les prévisions. Ainsi, les élus de l'alliance rose-verte sont montés en cortège au Château cantonal bien avant que la plupart des militants n'aient eu le temps de les rejoindre.

L'ambiance était bien entendu à la fête dans le camp de la gauche - même le " retraité " Josef Zysiadis a fait une apparition à la salle du Bicentenaire - mais sans excès de triomphalisme.

Président du Gouvernement en puissance, Pierre-Yves Maillard notait d'ailleurs " que les Vaudois sont attachés à un système de compromis ", allusion à ce qui attend le Gouvernement, désormais condamné à négocier le consensus avec un Parlement ancré à droite.

 

Campagne trop courte...

 

Malgré l'avantage incontestable du trio féminin rose-vert, Claude-Alain Voiblet a remarquablement bien résisté. " Il lui a manqué du temps. On a vu que lorsqu'il rencontrait les gens sur le terrain, il passait bien. " Pour Philippe Leuba, conseiller d'Etat sortant PLR, réélu au premier tour, une campagne un brin plus longue aurait bénéficié au candidat UDC. Cela aurait-il été suffisant pour inquiéter Anne-Catherine Lyon? Sans doute pas. Philippe Leuba relève que " la politique centraliste de l'UDC Suisse fait fi des sensibilités cantonales ". Autrement dit, elle nuit d'une certaine manière à l'UDC vaudoise. Et d'ajouter: " La politique repose d'abord sur les cantons. " Le candidat malheureux rejoint le conseiller d'Etat sur la durée de la campagne: "Il m'aurait fallu quelques semaines de plus."

La succession de Jean-Claude Mermoud a-t-elle été mal préparée? " C'est sûr que son décès a créé un moment de flottement ", admet Claude-Alain Voiblet. Guy Parmelin, que Jean-Claude Mermoud avait relancé peu avant son décès, pense que sa candidature n'y aurait rien changé: " On l'a vu avec les dernières élections. On a eu un écart de 10 000 à 12 000 voix. Nous avons un problème dans les villes. Nous avons cinq ans pour préparer notre retour au Gouvernement. " Le conseiller national UDC avertit que sa députation sera très attentive aux propositions du Gouvernement. Tout particulièrement sur le plan fiscal!

Mais en cet après-midi historique, Cesla Amarelle, présidente du PSV pour deux mois encore, savourait la double victoire de la gauche et des femmes.

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