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"Ils ne sont pas dans un cul-de-sac"

Rencontre avec le nouveau directeur de l'Ecole protestante d'altitude à Saint-Cergue, Olivier Girardet. Une école qui accueille des jeunes en difficulté pour les réinsérer dans l'école publique.

08 mai 2017, 15:48
/ Màj. le 08 mai 2017 à 17:00
Olivier Girardet est le directeur de l'Ecole protestante d'altitude à Saint-Cergue.

Nichée depuis 1954 dans le village de Saint-Cergue, l’EPA (Ecole spécialisée et internat) accueille des jeunes en difficulté avec pour objectif de les faire retourner à l’école publique. Discrète, l’EPA est dirigée depuis une année par Olivier Girardet. Né à Genève en 1966, il a baigné depuis son plus jeune âge dans le milieu institutionnel puisque son père, comme son grand-père, étaient directeurs d’institution. «J’ai cotoyé des jeunes en souffrance depuis ma plus tendre enfance. Mais c’est un peu par hasard que je me retrouve à mon tour directeur d’une institution.» Car c’est par une formation bancaire qu’Olivier Girardet a démarré sa vie professionnelle. «Je me sentais à l’étroit à la banque. Ma voie n’était pas là». 

Il postule spontanément

Un jour, Olivier Girardet croise le directeur d’une institution qui lui propose une formation en emploi d’éducateur spécialisé. Il n’hésite pas et entame avec bonheur sa nouvelle vie professionnelle à Penthaz. Puis, en mai 1993, son épouse, alors professeur de gymnastique, est approchée par un ancien collègue qui travaille à l’EPA, et qui cherche un remplaçant. Elle est engagée. Son mari trouve l’équipe en place sympathique et tente le coup en postulant à l’EPA spontanément. Mais le directeur d’alors, Mario Junod, ne peut lui proposer qu’un poste à 40%. «J’ai accepté. Avec mon épouse, nous nous sommes dit que nous étions jeunes, que nous n’avions pas de dettes et peu de charges. Elle avait un mi-temps, moi un 40%, on devait arriver à tourner».

En 1994, puis 1996, Olivier Girardet devient père de deux enfants. Jusqu’en 1998, la famille vit à Saint-Cergue, puis s’installe à Genolier. Son épouse arrête de travailler et Olivier Girardet augmente son temps de travail. Il ne se doute pas qu’il est entrain de démarrer une carrière qui le mènera jusqu’au poste de directeur. Durant 23 ans, il travaille aux côtés de Mario Junod, lequel prend sa retraite à fin 2015. En janvier 2016, Olivier Girardet est nommé directeur, marchant ainsi sur les traces de son père et grand-père.

Un milieu difficile

«Nous accueillons dans notre école des enfants âgés de 6 à  16 ans qui traversent des difficultés d’ordre comportemental, intellectuel ou psychique qui entravent leur apprentissage et leur capacité d’adaptation. Pour moi, c’est vraiment une grande victoire lorsqu’un jeune arrive à rejoindre l’école publique ou entame un apprentissage. Actuellement, nous avons deux jeunes scolarisés à l’Etablissement scolaire de Genolier et environs, mais certaines années, nous en avons eu jusqu’à six. Nous sommes toujours tous très fiers». 

Parmi les innovations apportées à cette école pas tout à fait comme les autres, figure depuis la dernière rentrée scolaire la classe «Robe et cravate». «C’est une classe pour les plus grands élèves. Elle se veut une étape pour les préparer à leur entrée dans le monde professionnel. L’idée est de leur faire prendre conscience de tous les éléments qui peuvent être déterminants: attitude, entretien, façon de parler... A l’initiative d’un enseignant, propriétaire d’un golden retriever appelé Tahiti, nous avons développé la «médiation animale». Cet animal est incroyable. Il sent lorsqu’un enfant n’est pas bien et il s’approche de lui à la recherche d’un calin. C’est inouï ce que ces contacts apportent à tout le monde. ça amène de la vie et de la diversité».

Mise en avant des qualités

La philosophie des enseignants consiste à mettre en avant les qualités et les compétances des jeunes qui leur sont confiés. «Notre but est de leur montrer qu’ils ne sont pas dans un cul-de-sac et qu’il existe des perspectives intéressantes pour eux aussi. Le sport, le plein air, les quatre camps que nous organisons chaque année... La séparation avec la famille est toujours très difficile. Souvent, ils ne sont pas contents d’être placés à Saint-Cergue, loin de la ville. Mais ils découvrent vite le formidable potentiel qu’il y a ici: patinage au lac des Rousses, ski nocturne au village, raquettes ou ski de fond, pique-nique en forêt...»

Olivier Girardet conclut avec l’optimisme du passionné: «Notre métier n’est pas facile. Il faut s’impliquer à 100%. Mais il est riche en satisfactions. Nous disposons ici d’un magnifique outil de travail!» 

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