Gabriel Poncet n’aura lutté que quelques mois contre la maladie diagnostiquée en octobre qui a fini par l’emporter dans la nuit de jeudi à vendredi dernier. L’architecte de Vich est décédé à l’âge de 77 ans.
Fils du peintre verrier et mosaïste Marcel Poncet, le Vichois en a hérité le goût des arts, qu’il a marié avec une voie professionnelle viable: l’architecture. Jusqu’en 1997 à Nyon avec son associé Roland Guyot, puis dans son village. On lui doit la rénovation de quelques églises de la région, dont l’Abbaye de Bonmont. Il a aussi œuvré dans le projet de Musée romain de Nyon et conduit la construction de la salle omnisports de Trélex.
Ancien dragon de l’armée suisse, ce père de trois enfants se retrouva presque logiquement dans les milices vaudoises, ainsi que dans le monde de l’équitation qui lui plaisait tant. Ce descendant d’artiste s’est aussi mobilisé en faveur de la Fondation Abraham Hermenjat qu’il a présidée jusqu’à l’été 2011.
Du POP à l’UDC
Municipal à Vich dans les années 1970, il s’engagea ensuite au niveau cantonal sous la bannière de l’UDC qu’il a contribué à développer dans l’ouest de La Côte, en tant que président de la section du district de Nyon. «Il était plus proche des popistes en étant plus jeune, relate son ami Thierry Dubois, actuel président de l’UDC du district de Nyon. On pourrait donc penser que c’est une personne des extrêmes, mais je crois plutôt que Gabriel s’est toujours posé beaucoup de questions. Il a cherché à comprendre avant de tracer sa voie. Il avait envie de donner son opinion sans passer par des demi-teintes.» Le résident de Gilly, futur député UDC, voyait en son prédécesseur un père en politique. «Il avait cette préoccupation permanente de former la relève, ce que la droite ne sait pas toujours aussi bien faire que la gauche. Je lui dois d’être là où je suis aujourd’hui», confie celui qui, au titre de médecin, l’a accompagné jusqu’au bout.
Elu au Parlement vaudois, en 2002, Gabriel Poncet vit son mandat interrompu par les électeurs dix ans plus tard, cédant son siège à un agriculteur du cru.
Kidnapping au Togo
Il faut dire qu’entre-temps, le Vichois, un brin naïf, avait entaché sa réputation, en tant que victime d’une escroquerie. Attiré par la perspective de toucher un héritage au Togo, l’élu avait filé en Afrique où l’attendaient des malfrats qui l’ont kidnappé pour réclamer une lourde rançon à sa famille. Grâce aux interventions de diverses autorités cantonales, fédérales et togolaises, Gabriel Poncet avait finalement pu être libéré par la police locale sans avoir dû payer quoi que ce soit. «J’ai hésité, pensant que c’était certainement une arnaque. Mais j’ai finalement décidé d’aller voir, par curiosité et par goût de l’aventure», avait commenté le député agrarien. Dsz
Les obsèques auront lieu à l’église de Vich le lundi 29 mai à 14h30