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La fin d'une organisation criminelle

Un Moldave est accusé d'avoir commis plus de 40 cambriolages. Il n'en reconnaît qu'une quinzaine.

03 avr. 2013, 00:01
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jlaurent@lacote.ch

"Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis, moi j'ai changé" , lançait Vladimir* devant le Tribunal d'arrondissement de La Côte, hier. Le ressortissant moldave, propre sur lui - chemise rayée et jeans impeccables - poli, n'oubliant jamais de s'adresser à "Madame la présidente" dans son français appris en prison, a tout fait pour convaincre la Cour qu'il n'était plus le même qu'il y a sept ans.

Car les faits qui lui sont reprochés (42 cambriolages) remontent à 2006, date de son entrée et de son séjour illégaux en Suisse. Le Moldave n'a été arrêté et incarcéré qu'en février 2011. Le prévenu, aujourd'hui âgé de 31 ans, aurait commis de nombreux cambriolages en Suisse (Vaud, Fribourg, Berne, Argovie, Tessin, Valais et Genève), en particulier dans des entreprises, agissant avec d'autres comparses, selon un mode opératoire identique (lire encadré).

 

Une bande bien organisée

 

Vladimir et ses complices auraient ainsi dérobé plus d'une dizaine de voitures qui servaient seulement à leurs déplacements et étaient ensuite abandonnées. Les malfaiteurs s'emparaient de ce qu'ils trouvaient dans les entreprises: argent, matériel en tout genre. Seulement, Vladimir, sur les 42 faits qui lui sont reprochés, n'en admet qu'une quinzaine. Malgré le faisceau d'indices - liens entre les comparses, qui se mettent en cause mutuellement, recoupements - le Moldave n'admet les cambriolages que quand son ADN l'identifie incontestablement. Même lorsqu'il est flashé, à plusieurs reprises, en excès de vitesse sur l'autoroute, il reconnaît avoir emprunté les voitures volées mais affirme ne pas avoir commis de cambriolages pour autant. Le Ministère public l'accuse de vol en bande et par métier, dommages à la propriété, violation de domicile, vol d'usage, usage abusif de permis et de plaques d'immatriculation, ainsi que d'infraction à la Loi fédérale sur les étrangers. Bernard Dénéréaz, procureur, a requis une peine ferme de trois ans. Le représentant du Ministère public s'est réjoui que ce dossier soit "l'aboutissement de sept ans d'instruction. Grâce au travail fructueux des forces de l'ordre, il n'y a pratiquement plus de délinquants moldaves dans le canton en 2013." Car le procureur est persuadé que Vladimir faisait partie du "noyau dur de ce que l'on peut presque appeler une organisation criminelle." La Cour rend son jugement cette semaine.

*prénom fictif

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