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Laissez-vous piquer par l'apiculture!

La Fédération vaudoise des sociétés d'apiculture recrute. En 50 ans, elle a perdu la moitié de ses membres.

28 févr. 2013, 00:01
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suter@lacote.ch

Récolter son propre miel, c'est probablement un grand plaisir. Mais du rucher à la table, il y a un monde! Et à l'heure où les abeilles tombent comme des mouches, il est important, voire vital, de tout faire pour tenter de maintenir le nombre de ruchers en Suisse en général, et dans notre canton en particulier.

Jakob Troxler, passionné d'apiculture depuis toujours, est président de la Fédération vaudoise des sociétés d'apiculture. A ce titre, il organise un cours destiné aux novices et aux débutants. Il est secondé par la Nyonnaise Marianne Tschuy.

 

Ne devient pas apiculteur qui veut

 

Maîtriser l'apiculture requiert quelques qualités indispensables. " Il vaut mieux ne pas être stressé ou trop nerveux , admet Jakob Troxler. Les abeilles le sentent tout de suite et réagissent comme des bombardiers. Le risque est grand de se faire piquer si l'on agit trop brutalement" . Avantage: s'occuper de ses abeilles oblige à se calmer. La deuxième qualité requise est la persévérance. L'apprentissage est long, les défaites peuvent être nombreuses. Enfin, troisième qualité: il faut aimer la nature et se sentir à l'aise avec les abeilles. L'âge n'a aucune importance. " J'aime beaucoup apprendre à des jeunes, voire des enfants, parce qu'ils sont très curieux et posent une multitude de questions. Ils mettent le nez dans les caisses et apportent un certain dynamisme à nos cours ", relève Jakob Troxler.

Actuellement, le canton de Vaud compte 920 apiculteurs, répartis dans 18 sociétés d'apiculture. Mais ils étaient encore 1500 il y a une cinquantaine d'années. " Je pense que les jeunes d'aujourd'hui sont moins en contact avec la nature, la campagne, qu'il y a cinquante ans. C'est peut-être un des facteurs qui explique la baisse d'intérêt pour l'apiculture" , estime le spécialiste. Et ce loisir est un engagement à long terme. Impossible de tout connaître en deux ans, même si les membres de la société viennent volontiers en aide aux débutants. Et il faut savoir accepter, parfois, l'échec...

Pour devenir apiculteur, un minimum de matériel est nécessaire. Il faut compter environ 1000 francs si l'on souhaite démarrer dans de bonnes conditions. La formation est gratuite, mais les membres sont fortement incités à acheter le recueil de livres édités par la Société suisse d'apiculture. Celui-ci coûte 100 francs. Et il faut accepter de consacrer plusieurs après-midi, généralement le samedi, à des cours pratiques, en plus du temps consacré à ses propres ruches.

 

L'apiculture est une science complexe

 

Selon l'apiculteur, " cette activité ne nécessite pas beaucoup de connaissances, il faut juste la volonté de se plonger dans ce milieu et de s'y intéresser. Il faut d'abord aimer l'animal, même s'il pique parfois ".

Le cycle de l'abeille ne change pratiquement pas. Mais de petites erreurs, des soins inappropriés, des maladies peuvent altérer un rucher. C'est là que les connaissances et l'expérience sont nécessaires. Les anciens, comme les spécialistes du monde entier, n'ont pas réponse à tout. Il en va ainsi de la mort de colonies entières d'abeilles. " Il existe au moins une douzaine de facteurs qui pourraient être en cause dans la disparition des abeilles, sans que quiconque aujourd'hui ne soit capable de dire avec certitude lequel précisément est responsable. Il y en a probablement plusieurs... Nous avons incriminé les produits phytosanitaires. Mais des colonies d'abeilles meurent et disparaissent dans des régions où nulle culture n'est pratiquée. Les questions restent en suspens. Nous avons peut-être trop négligé le facteur génétique, lors de la sélection ", regrette ce passionné. Ainsi, durant l'hiver 2011-2012, quelque 100 000 colonies ont disparu, soit la moitié du cheptel suisse. Cela représente une valeur de quelque 25 millions de francs. Et c'est sans compter la perte sur la valeur marchande du miel...

C'est dire que le débutant devra faire preuve de persévérance avant de pouvoir déguster le produit de ses ruches. " Pour démarrer, je recommande aux débutants de prendre trois ruches. Celles-ci peuvent très bien s'acheter d'occasion. Et il faut un petit peu de matériel de base: quelques cadres et des couvains, un voile, des brosses, un petit lève-cadre... Enfin, il faut acheter des colonies d'abeilles. On essaie de fournir un essaim aux débutants " (un essaim est une partie d'une colonie. La reine part avec la moitié de la colonie pour laisser la place à une nouvelle reine, qui va former une nouvelle colonie).

 

Demander l'accord à ses voisins est fair-play

 

Ensuite, il faut trouver un emplacement favorable. Il s'agit d'un lieu où l'abeille trouvera des pollens et des nectars diversifiés. S'il n'y a que des champs de céréales aux alentours ou du gazon anglais, ce n'est pas la peine. Pour éviter tout conflit, mieux vaut avertir ses voisins, voire obtenir leur accord avant d'installer des ruches chez soi. Car si les abeilles ne viendront jamais vous ennuyer lors des repas (ce sont les guêpes qui sont friandes de viande), elles pourraient squatter le pré de votre voisin et piquer le malheureux qui s'y promènerait pieds nus... Et ce, surtout si le trèfle blanc abonde. Les abeilles l'adorent...

Il faut ensuite s'annoncer à l'inspecteur cantonal des ruchers, dans sa commune, même si les ruchers sont sur une autre commune ou dans une clairière en forêt. Enfin, après avoir pris soin de ses pensionnaires, hiver comme été, plaisir ultime, on pourra peut-être profiter de la dégustation de son propre miel et en offrir un pot à ses voisins!

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