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Le boss de l'Usine à gaz revient sur les raisons de sa démission

Le directeur de l'Usine à gaz, Pierre-Yves Schmidt, explique pourquoi il quittera ses fonctions courant 2018. Ceci alors que la salle de spectacle s'apprête à franchir une étape cruciale avec la construction d'une deuxième salle.

27 nov. 2017, 18:30
Directeur de l'Usine à gaz depuis 15 ans, Pierre-Yves Schmidt fut également l'une des figures de proue du mouvement de sauvegarde de la salle, au milieu des années 90.

La nouvelle fait l’effet d’une petite bombe dans le milieu culturel nyonnais: Pierre-Yves Schmidt, directeur de l’Usine à gaz depuis 15 ans, a annoncé lundi matin qu’il quitterait ses fonctions courant 2018. Le temps de lui trouver un remplaçant, qui pourrait reprendre les commandes dès ce printemps. Cette démission intervient alors qu’une deuxième salle de spectacle, complémentaire et à proximité de l’actuelle, sortira prochainement de terre. 

L’intéressé nous explique pourquoi il a décidé de renoncer, à l’approche de cette étape cruciale pour le renouveau de l’institution culturelle. Et répond une dernière fois aux critiques dont il a fait l’objet ces derniers mois.

Pierre-Yves Schmidt, vous quitterez vos fonctions courant 2018. Pour quelles raisons?
Cette décision a été mûrement réfléchie. Pour moi, il a toujours été évident que je ne terminerais pas ma carrière professionnelle à l’Usine à gaz. Je m’étais fixé pour objectif de mener à terme le projet de deuxième salle de spectacle. Depuis, le financement de sa construction a été accepté (ndlr: en janvier 2016, par le Conseil communal de Nyon). Je n’ai donc plus la main sur le dossier. C’est désormais au politique et au juridique d’en décider. Je me suis dit que c’était le bon moment pour aller voir ailleurs.

Mais cette deuxième salle n’aurait-elle pas été, pour vous, l'occasion de relever un nouveau challenge? 
En réalité, toutes ces années, je ne me suis pas forcément projeté à la tête de cette nouvelle structure. Et puis nous n’y sommes pas encore: on ne connaît toujours pas la date de début des travaux (ndlr: des négociations sont toujours en cours avec certains voisins opposants). Pour être franc, cette attente est pesante, pour moi comme pour le reste de l’équipe. Dans tous les cas, j’ai défendu ce projet non pas pour moi mais pour la région. Elle a véritablement besoin d’un tel équipement, doté d’une surface de scène plus importante et de places assises.

On imagine tout de même que ces deux dernières années ont été rudes. Dans le cadre des débats sur la création de la deuxième salle, votre travail été remis en question à plusieurs reprises par certains politiciens...
C’est surtout à l’automne 2015 que la situation était tendue. Soit juste avant le vote sur le crédit de construction de la nouvelle salle. J’avoue que nous avons mis du temps à nous en remettre. Ce fut intense. Reste que cela nous a poussés à communiquer, à faire mieux connaître notre métier. Et je pense que cela a fonctionné. A mon avis, nous ne sommes pas étrangers à la validation de ce crédit de construction.
 


"J'avoue que je ne m'attendais pas à des critiques aussi virulentes"



Vous attendiez-vous à une telle levée de boucliers?
Je savais que j’occupais un poste exposé. Lorsque l’on parle d’une salle de spectacle, on l’associe logiquement à la personne qui la dirige. Mais j’avoue que je ne m’attendais effectivement pas à des critiques aussi virulentes. 

Certains vous ont notamment reproché votre absence de ligne artistique. Que leur répondez-vous aujourd’hui?
Qu’il est compliqué d’avoir une ligne claire lorsque l’on doit monter une programmation qui touche à presque tous les arts de la scène. Pourtant, depuis la création de la salle, nous avons déjà resserré l’offre. Nous avons renoncé à proposer des concerts classiques et des expositions. Mais nous avons dû continuer de proposer des spectacles et des créations aussi variés que possible. Car c’est le mandat que nous a confié la Ville.

On vous a aussi reproché votre longévité, soit 15 ans à la tête de la salle. Une durée en effet plutôt longue pour ce type de poste.
La longévité amène des compétences. Je pense que si nous n’avions pas engrangé toute cette expérience, le projet de deuxième salle n’aurait pas abouti. Et puis la durée m’a également permis d’inscrire l’Usine à gaz dans réseaux professionnels. En Suisse mais aussi en France.
 


"Les développements futurs nécessiteront l'engagement de personnel supplémentaire"



Avec votre départ et la construction de la nouvelle salle, quel sera l’avenir de l’association qui gère l’Usine à gaz?
Je crois savoir que la Municipalité de Nyon est toujours attachée à la forme associative pour gérer la salle actuelle ainsi que la nouvelle. Ce qui est sûr, c’est que les développements futurs nécessiteront l’engagement de personnel supplémentaire. Actuellement, l’équipe se compose de 4,5 postes équivalents temp plein et de trois stagiaires. Avec la nouvelle salle, il faudra plus de techniciens, de personnel administratif et probablement plusieurs programmateurs. Il sera peut-être également intéressant d’engager un intendant de manière fixe. 

Et votre avenir professionnel, comment se dessine-t-il?
Je vais prendre un moment pour me ressourcer. L’idée serait de reprendre une activité début 2019. Idéalement dans la culture. Ce que j’aime, c’est créer, gérer et développer des projets, qu’ils soient généralistes ou plus ciblés. J’aimerais donc pouvoir poursuivre dans ce domaine.

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