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Le lion de la victoire à Bursinel

Gary Oldman incarne brillamment Churchill dans les «Heures sombres», actuellement au cinéma. L’occasion de se rappeler le passage du héros de la Deuxième Guerre mondiale sur La Côte, en 1946. Un ancien du village, 92 ans, qui tient à ne pas se dévoiler, raconte.

05 févr. 2018, 00:01
L’histoire frappe à la porte de BursinelLe 16septembre 1946, Sir Winston Churchill vient dire au revoir aux villageois de Bursinel, après son séjour au domaine de Choisi. Le «vieux lion» est venu se reposer, peindre, et préparer le discours qu’il prononcera à l’Université de Zurich, appelant à la réconciliation entre l’Allemagne et la France et à la création des «Etats-Unis d’Europe». «Et ces quelques instants qui placèrent face à face l’homme le plus illustre de notre époque et le syndic de l’une des communes vaudoises les plus modestes, furent certes émouvantes». («Tribune de Genève» du 24août 1946, juste après l’arrivée de l’illustre politicien britannique).

«Je n’oublierai jamais. On était dix-sept à la batteuse dans la cour de la ferme. Tout à coup mon père est arrivé, il a dit: «Stop! On arrête tout, on va voir Churchill.» On n’a pas eu le temps de se changer, on a filé avec nos salopettes et nos foulards pleins de poussière autour du cou. Il était là, devant l’église, au milieu des villageois. Il s’est levé dans la voiture décapotable du Conseil Fédéral. On était à cinq mètres de lui. Il était grassouillait, comme sur les photos qu’on voyait dans les journaux pendant la guerre. Il fumait le cigare, et il portait un chapeau. Il a levé le doigt en l’air, et il a dit, en montrant le drapeau du village et avec un accent anglais très prononcé: «Bursinel a oune lion. England aussi a oune lion: il est là!» et il s’est tapé sur la poitrine....

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