Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Le p’tit poète de Gland cultive l’arrêt sur image

Renaud Rindlisbacher invite à méditer sur le temps et la nature. Rencontre avec un rêveur du cru.

21 juin 2019, 11:30
Renaud Rindlisbacher célèbre la nature et s’en inspire, en mots en en images.

«Le pire c’est qu’à l’école, j’étais hypermauvais en français! Jusqu’en 9e année, d’ailleurs j’ai encore…», il se lève d’un bond, s’engouffre dans la maison familiale et ressurgit sur la terrasse avec un exemplaire de l’«Anthologie de la poésie française: de Villon à Verlaine». C’est avec ce petit volume que Renaud Rindlisbacher prend goût à la poésie alors qu’il est adolescent.

Loin des dictées, poésie rime avec liberté. «J’ai analysé «Le Dormeur du val» de Rimbaud, je l’ai trouvé très beau. J’écoutais pas mal de rap, je faisais du basket… tout ça m’a poussé à écrire», résume le jeune père de famille. Un atelier de poésie au sein du groupe de jeunes de l’Église protestante achève de l’enthousiasmer. Aujourd’hui, il partage son temps entre un poste de diacre, ses deux filles, l’écriture et les sorties pour capturer – dans sa carte SD – les hôtes de nos bois.

Confettis poétiques

Mais, jetons un rapide coup d’œil dans le rétroviseur. Renaud Rindlisbacher naît en 1986 et grandit à Gland aux côtés de trois frères et sœurs. Il effectue son apprentissage de gestionnaire de vente à Nyon, puis une maturité commerciale avant de bifurquer, en 2009, vers une formation de diacre. «Pendant mes années de stage à plein-temps, c’était intense, ça a un peu cassé ma créativité et j’ai senti que j’avais besoin d’espace pour ça.»

Renaud n’aura quitté la ville qu’en 2012 lorsqu’il épouse Nathalie, pour finalement s’y réinstaller en 2018. C’est aussi l’année où il publie «Confettis» aux éditions des Sables, un recueil de courts poèmes qu’il ne partageait alors que sur son blog: «Le P’tit Poète». «La nature, l’instant m’inspirent. J’ai toujours sur moi un petit carnet où je note mes pensées (…) J’ai fait quelques retraites chez des moines, mais me retirer ne me convient pas. J’ai besoin de rencontrer des gens. Pour autant, le poète, dans sa manière d’être attentif, est une sorte de moine.»

Il n’y a pas que les mots dans la tête du poète. Lorsqu’un jour son frère lui transmet un appareil photo argentique, il découvre un nouveau moyen d’expression. «Mon père photographiait beaucoup aussi, surtout les plantes, car il était jardinier. De mon côté, je trouve que photographie et écriture sont complémentaires. Parfois tu n’as pas de mots pour décrire la beauté, tu la captures. Et d’autres fois, tu ne peux pas photographier ce que tu ressens.»

Les bêtes dans le viseur

Depuis deux ans, le Glandois se passionne pour la photographie animale, plus exigeante qu’il n’y paraît. «Tu pourrais te dire: «OK, je me plante au bord d’un champ pendant une journée mais encore faut-il connaître le terrain. En fonction du vent, les animaux nous sentent», détaille-t-il.

Dans les couloirs de la maison, au détour d’une paroi, on croise le regard luisant d’un hérisson ou celui, surpris, d’une biche. «J’aimerais photographier plus de faune locale. Sensibiliser les gens à la beauté des oiseaux de leurs jardins leur permettrait peut-être d’y faire plus attention.»

Son regard en a touché d’autres: outre une exposition collective à la Lignière, ses clichés et textes ont figuré dans la galerie du Festival Salamandre en octobre dernier. Pour l’heure, les vacances d’été annoncent des marches en famille au cœur des Alpes… objectifs en main et carnets dans la poche, avec l’envie de transmettre à ses filles ce goût de «l’arrêt sur image».

Votre publicité ici avec IMPACT_medias