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Le souffle de la spécialisation

Dans une période économiquement difficile pour les commerces, les boutiques de sports nyonnaises tirent leur épingle du jeu.

08 avr. 2013, 00:01
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arda@lacote.ch

La crise économique n'épargne pas les petits commerces de Nyon. Alors que le domaine des loisirs et de la culture semble particulièrement touché, les magasins de sports tiennent le choc. Leur pérennité reposerait sur deux caractéristiques essentielles: la spécialisation et le service à la clientèle. Mais la menace internet se fait de plus en plus pressante.

A Nyon, les boutiques consacrées au sport sont au nombre de cinq. Elles ont pour nom Raoul Sport, Boarder's Park, Génération Sport, Sportmax ou encore SB Sport Service. Ces enseignes ont toutes connu des trajectoires différentes. Pourtant, elles ont en commun d'avoir réussi à se faire une place au sein de la vie commerçante nyonnaise. Et en jouant sur leurs spécificités propres, elles sont parvenues à tenir tête aux grands distributeurs.

Avec 36 ans d'activité au compteur, Raoul Sport - qui vient de déménager de la rue Neuve pour s'établir à Champ-Colin - est le doyen des magasins de sports de la ville. Aujourd'hui spécialisée dans le ski et l'outdoor, la boutique était pourtant multisport à son ouverture en 1977. Ce n'est qu'au début des années 2000, que Jean-Luc Rosé, son propriétaire, a sacrifié la diversité. "Compte tenu de l'évolution de la concurrence, le passage à la spécialisation était devenu inévitable" , explique Sébastien Rosé, fils et collaborateur de Jean-Luc. Si, dans ce cas précis, la décision fut prise après de longues années d'activité, pour ce qui est des autres enseignes, le choix s'est fait avant même leur ouverture.

Inauguré en 1995, le magasin Boarder's Park a ainsi toujours été consacré à un domaine bien précis: les boardsports , de même qu'à leur pendant vestimentaire, le streetwear . Au fil des années, David Pernet, son propriétaire, ne s'est jamais écarté de la ligne qu'il s'est fixée, faisant de son magasin un lieu incontournable pour les amateurs. "Boarder's Park, c'est aussi un état d'esprit. Il faut être original et sortir du lot, notamment en proposant des activités nouvelles ou des marques qu'on ne trouve pas ailleurs" , analyse Guillaume Berthod, collaborateur de longue date.

La situation du dernier arrivé, Sportmax, inauguré en avril 2012, est comparable. "Nous sommes les seuls spécialistes de sports d'endurance dans toute la région. Nous vendons des produits très pointus que nous sommes les seuls à proposer" , déclare son responsable Laurent Wanner.

 

Un outlet qui change un peu la donne

 

Qu'ils y soient venus immédiatement ou sur le tard, tous s'accordent à dire que leurs spécialisations respectives sont pour beaucoup dans leur réussite. Mais un autre critère l'expliquerait également: le service à la clientèle. Claude Philipona, propriétaire de Génération Sports, spécialisé notamment dans le tennis, en est convaincu. "C'est ce qui fait notre qualité par rapport aux grandes enseignes comme Ochsner ou Athleticum. Au point que maintenant, ils commencent à engager nos apprentis."

De tous les magasins de sports nyonnais, il en est un qui doit être distingué. Depuis la moitié des années 2000, SB Sport Service a concentré ses principales activités dans son magasin de Gland. Conséquence de cette évolution, en 2006 le magasin de Nyon a été transformé en outlet, destiné au déstockage à prix réduits. Ce qui a passablement changé la donne pour les autres commerces de la ville. " Il faut vendre les produits beaucoup plus rapidement qu'avant. Maintenant, après trois mois, ils se retrouvent dans les outlets à prix cassés , regrette Claude Philipona. Un bon moyen de lutter serait de faire pareil, mais pour ça, il faut de la place. "

 

Le concurrent internet

 

Les différentes enseignes parviennent, pour le moment, à se maintenir face aux grands distributeurs et autres outlet. Mais leurs responsables s'accordent à dire que le principal souci pour l'avenir, c'est internet. Le comportement des consommateurs en a déjà été influencé. " Les gens comparent beaucoup plus facilement les prix qu'avant. Ils sont donc tentés d'acheter au prix le moins cher qui se trouve généralement sur les sites en ligne, constate Sébastien Rosé. Certains viennent même au magasin pour essayer et vont ensuite faire leurs achats sur internet."

Les ventes des uns et des autres s'en sont déjà ressenties. Au point de franchir le pas vers la vente online? Si, pour certains, la question s'est posée un jour ou l'autre, peu ont franchi le pas. " Cela nécessite tout de même certaines infrastructures", lance Claude Philipona. Pour l'heure, seul Sportmax pratique la vente sur le web. " Avec des résultats plus que mitigés , admet Laurent Wanner. Sur les prix, nous pouvons difficilement rivaliser avec les sites étrangers ."

Faute de pouvoir concurrencer les sites internet sur leur terrain, les commerçants nyonnais continuent de se battre avec leurs armes. "Etre le plus pointu possible et se montrer toujours plus performant dans un secteur qui fait encore défaut à internet: le contact avec le client" , conclut Sébastien Rosé.

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