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La Ville de Nyon et le Conseil régional du district présentaient hier à la presse les lauréats des Prix Régionyon et de la Ville de Nyon, ainsi que de la Bourse Jean Knechtli. Ceux-ci recevront leur récompense lors d'une cérémonie en leur honneur, qui aura lieu ce soir au Théâtre de Grand-Champ à Gland, dès 18h30. Pour l'heure tenu secret, le Mérite artistique Régionyon sera aussi dévoilé à cette occasion. "C'est magnifique que l'on ait une telle richesse dans un domaine dans lequel il est toujours risqué de se lancer, car il y a peu d'élus au final", s'est exclamé Gérard Produit, responsable du département culture du Conseil régional, visiblement satisfait de la qualité du concours.
Après la musique, les arts visuels et la danse contemporaine, la 5 e édition du Prix Régionyon, d'un montant de 10 000 francs, consacre pour la seconde fois un projet de création théâtrale. Jeune metteuse en scène pétillante de 24 ans, originaire de Saint-Cergue - elle y a passé son enfance et son adolescence - Melinda Heeger a découvert le théâtre au Conservatoire de l'Ouest vaudois à Nyon entre 2001 et 2006. De quoi faire dire à Gérard Produit que "soutenir des institutions culturelles d'ici s'avère payant." Issue du sérail, la jeune femme n'a pas hésité à s'exiler pour autant en Belgique, afin de parfaire ses connaissances dans le domaine des arts dramatiques. Auréolée d'un diplôme de l'Institut national supérieur des Arts du spectacle et techniques de diffusion de Bruxelles, elle fonde en 2011 la compagnie théâtrale Yapluka...asbl et monte sa première production "Parce que c'est une femme". "Se former et débuter à l'étranger, pour revenir aujourd'hui avec un statut dans ma ville et ma région, c'est une chance", avoue-t-elle. Car la jeune femme est bien de retour en Suisse depuis cette année, où elle s'attelle désormais à sa nouvelle création "Transmêtre".
Prix de la Ville de Nyon
Depuis 1991, le Prix de la Ville, doté de 10 000 francs, est remis à des associations culturelles émergentes ou à de jeunes artistes, à l'instar de Maxime Pythoud, le lauréat de cette année. Derrière ce patronyme, les lecteurs avertis auront sans doute reconnu ses parents François et Dominique, fondateurs de l'école de cirque L'Elastique citrique. Tombé dans la marmite circassienne dès son plus jeune âge, cet acrobate de 24 ans aujourd'hui avait un destin tout tracé. "J'ai fait un passage par la pâtisserie, mais cela n'a pas été très convaincant", raconte-t-il avec une pointe d'humour. Après ses premières pirouettes à l'Elastique citrique, Maxime Pythoud poursuit sa formation à l'École supérieure des Arts du cirque de Bruxelles. Là-bas, il trouve son sens de la scène: "J'ai travaillé avec des handicapés et des trisomiques pour un spectacle. Cela m'a appris être vrai sur scène. Avec eux, tu n'as pas le choix." Spécialisé dans la technique de la roue Cyr, un anneau métallique de près de 2 mètres de diamètre, il est artiste de cirque professionnel depuis 3 ans. En 2011, il monte avec un ami la Compagnie Circoncentrique et tourne depuis dans différents pays du monde avec le spectacle "Respire".
Bourse Jean Knechtli
Destinée chaque deux ans à un musicien ou à un artiste peintre, la Bourse Jean Knechtli (5000 francs) honore cette année pour la première fois la musique contemporaine, en la personne de Julien Mégroz. Domicilié à Saint-George, ce percussionniste et batteur de 26 ans a déjà un long parcours derrière lui, qui l'a mené de l'Ecole de Musique de Rolle à la Hochschule de Bâle, en passant par les différentes écoles de musique de Lausanne ou la Royale académie danoise de musique à Copenhague. Actif dans plusieurs collectifs musicaux, il se plaît à détourner certains objets de la vie courante, pour en faire des percussions. "Ce que j'apprécie c'est la diversité et la richesse d'un instrument, qui finalement n'en est pas un", explique le jeune musicien.
En multipliant les collaborations avec des artistes en provenance d'autres horizons que le sien, comme la danse ou encore la peinture, ce touche-à-tout cherche constamment à promouvoir l'art de la percussion.