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Affaire Van Damme: les médias belges estiment le manque à gagner à 70 millions d’euros

Révélé à fin août, le déménagement à Chéserex d’Alexandre Van Damme, milliardaire belge âgée de 54 ans fait à nouveau les titres de la presse du Plat Pays ces derniers jours, avec le chiffre de 70 millions d’euros. C’est le manque à gagner pour le fisc belge, estimé par l’économiste Geerts Noel. Celui-ci accuse une fiscalité qui ferait fuir les riches.

28 oct. 2016, 16:56
/ Màj. le 29 oct. 2016 à 07:30
C'est l'endroit de Chéserex où a élu domicile le richissime Belge.

Propriétaire de 2,5% de AB InBev, numéro un mondial de la bière, le roi de la bière détient aussi 2,3% de la société propriétaire de Burger King, ainsi que d’autres participations dans l’agroalimentaire. Sa fortune se situerait entre 3 et 9 milliards d’euros, en recoupant diverses estimations.

Mais l’homme reste secret et loin des photographes. Cette extrême discrétion s’expliquerait par la crainte d’un enlèvement. Le kidnapping d’un membre de la famille Heineken dans les années 1980 l’aurait marqué durablement. Les attentats de Bruxelles en mars auraient fini de le convaincre de quitter la Belgique pour la Suisse et sa sécurité.

Guère de bénéficepour Chéserex

Les Belges imputent aussi son départ aux avantages fiscaux. Le milliardaire ne dit rien de son nouveau statut. Pas plus que les autorités, secret fiscal oblige. Pour Monique Locatelli, syndique de Chéserex, Alexandre Van Damme «est une personne comme une autre, qui s’est installée chez nous avec sa famille et qui veut y vivre tranquille».

Si la Belgique s’émeut du manque à gagner causé par cet exil, on ne trouve pas la sensation inverse à Chéserex. Le taux d’impôt vient d’y passer de 52 à 57 points. «Ça paraît paradoxal d’augmenter les impôts alors qu’une telle personne s’installe dans notre commune, mais ces deux événements n’ont rien à voir entre eux», explique la syndique.

On ignore si Alexandre Van Damme bénéficie d’un forfait fiscal, et – a fortiori – quel serait son montant. En revanche, la valeur moyenne d’un forfait vaudois est d’un peu plus de 160 000 francs. Cette moyenne a tendance à monter, malgré la baisse de 12,8% du nombre de contribuables concernés en trois ans: en janvier 2016, ils étaient 1218. Mais ils continuent à rapporter environ la même somme, soit «un peu plus de 200 millions de francs», indique l’Etat de Vaud.

«Nous n’avons pas trop perdu sur la somme encaissée, mais nous n’arrivons pas à renouveler le stock des dossiers, précise le ministre Pascal Broulis. Les plus âgés, ceux qui rapportaient le moins, meurent et des plus jeunes arrivent.» Et ces «plus jeunes» rapportent plus.
«Il y a eu une période d’instabilité à cause de la votation de 2014 (abolition des forfaits fiscaux rejetée, ndlr) et nous n’avons pas pu planter un clou dans ce domaine, mais maintenant la situation est stabilisée et l’objectif est de garder ces contribuables.»

Jérôme Cachin - La Liberté

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