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Les vignerons suisses vont exprimer leur dépit dans la capitale

Lancée de manière spontanée par le viticulteur-caviste de Yens, Alexandre Fischer, la démonstration intitulée «Les raisins de la colère» entend marquer la session inaugurale du nouveau parlement fédéral.

02 déc. 2019, 09:00
/ Màj. le 02 déc. 2019 à 10:30
Les vignerons vaudois montent sur Berne en train.

Après un week-end marqué par de nombreuses caves ouvertes et autres opérations commerciales, des vignerons désemparés par les conditions actuelles du marché du vin suisse désertent leurs vignes, ce lundi matin.

Cap sur Berne pour réclamer des modifications législatives, notamment en matière d’importations. Partis en ordre dispersé, les gens de la terre se retrouvent à Lausanne accaparant les deux derniers wagons du train IR15.

Premier santé sur Lavaux

Et le premier bouchon saute alors que le convoi traverse le Lavaux. «Une belle région où on pourra bâtir des immeubles quand on aura arraché la vigne», plaisante – à moitié – le verseur.

Dans le wagon, les discours politiques s’affûtent. «Agriculture et surtout viticulture sont systématiquement mises sur l’autel de la mondialisation, déplore le Genevois Lionel Dugerdil. Aujourd’hui, on ne sait plus auprès de quel parti on peut se faire entendre.»

A l’arrivée à Berne, la colère reste plutôt contenue. En cortège, mais sur les trottoirs comme convenu avec la police bernoise, les 250 vignerons, essentiellement genevois, vaudois et valaisans, rejoignent la place fédérale où ils ne sont pas autorisés à manifester.

Leur rassemblement est par contre autorisé sur la place du Casino à quelques centaines de mètres de là. L’occasion pour les manifestants de poser pour une photo souvenir sur le perron de l’Office fédéral de l’agriculture, souvent considéré comme l’une des sources de leur malheur.

Un rassemblement décentré

Toujours dans le calme, le groupe a rejoint le caveau des vignerons-encaveurs vaudois, installé au milieu du trafic à deux pas du Casino de Berne. Juchés sur quatre palettes, une poignée d’orateurs ont pris la parole, diffusée par des mégaphones fournis et tenus par deux militants de la grève pour le climat.

Les principales revendications, à savoir la réduction des contingents d’importations de 170 à 100 millions de litres, la mise en corrélation des droits d’importations avec le fait de travailler aussi avec des produits locaux la baisse des achats autorisés en franchise de douane pour les consommateurs de 5 à 2 litres, ont été exprimées par le vigneron activiste genevois Willy Cretegny. D’autres intervenants ont surtout appelé à l’union entre vignerons et même entre producteurs de la terre.

Discussions fructueuses

Après les discours, le vin a coulé à flots, dans l’attente des parlementaires qui sont venus peu à peu, issus de tous les partis pour échanger avec les vignerons. Après les premiers venus, Jean-Luc Addor (UDC/VS) et Jacques Bourgeois (PLR/FR), sont apparus la Verte vaudoise Adèle Thorens, les PLR Laurent Wehrli et Frédéric Borloz ou les UDC vaudois Jacques Nicolet et Michael Buffat.

«Les discussions ont été fructueuses et on a la sensation que notre message est entendu», se réjouit l’initiateur de cette marche sur Berne, Alexandre Fischer. Frigorifiés, les participants sont ensuite allés manger avant de se retrouver à 13 h 30 pour une dernière marche devant le Palais fédéral, puis le retour vers leurs caveaux.

 

 

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