Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Musée du Léman: un don qui permet de régater

Grâce à l'argent d'un mécène, le Musée du Léman peut envisager sereinement une extension estimée à 25 millions de francs.

02 juil. 2013, 06:46
data_art_7186096.jpg

rhæner@lacote.ch

C'est un don de 500 000 francs qui est arrivé sur la table de la Municipalité nyonnaise pour permettre d'envisager concrètement l'extension du Musée du Léman. "Un amoureux des bateaux et du lac qui n'est pas de la région" , explique Daniel Rossellat, syndic de Nyon. Le donateur en question restera donc anonyme. Un indice seulement: " Il ne s'agit pas d'Ernesto Bertarelli" , confesse le syndic, coupant ainsi court aux rumeurs voulant que l'industriel finance l'extension du musée pour pouvoir y exposer son bateau Alinghi. Mais s'il ne s'agit pas de Bertarelli, les discussions avec lui se poursuivent pour récupérer le célèbre voilier qui a fait l'histoire de la Coupe de l'America. "Nous avons des contacts avec de nombreux amoureux du lac" , relate encore Daniel Rossellat.

Doubler l'espace

Si cette donation est plus que bienvenue, c'est surtout parce qu'elle permet de lancer le projet. En effet, pour y voir plus clair dans son extension, le Musée du Léman se doit de passer par un concours d'architecture. Et l'argent du mécène servira exclusivement à cela, via une fondation qui sera constituée dans les semaines qui viennent. A terme, il s'agira donc de doubler la capacité du musée, qui possède environ 1500 m 2 de surface de plancher. Un agrandissement qui devrait contenir une halle d'exposition pour une collection de grands bateaux et une autre pour des affichages temporaires permettant à d'autres musées nyonnais de créer des événements extra-muros. Il y aura également un centre de documentation ainsi qu'un auditorium de quelque 200 places. "Il s'agira de créer une sorte de pôle muséal à l'échelle de Nyon", explique Carinne Bertola, conservatrice du musée. Qui va céder son poste à Marianne Chevassus, conservatrice adjointe, afin de s'occuper à plein-temps du projet d'extension. Son poste, créé pour l'occasion et financé par la fondation, consistera justement à assurer le développement de l'extension, de l'organisation du concours d'architecture en passant par la création de la fondation et, surtout, la recherche de fonds. Car il s'agira de trouver 25 millions de francs pour que Nyon soit le musée phare du lac Léman (lire encadré) . Dont la moitié doit provenir de privés. "L'objectif, c'est de trouver 12 millions de francs" , explique Daniel Rossellat. Le reste de l'argent sera, lui, à aller chercher auprès des collectivités publiques. Et en premier lieu à Nyon, évidemment. Mais aussi auprès du Conseil régional et du Canton. "Ce n'est pas qu'un musée nyonnais. Le lac touche plusieurs cantons et deux pays, poursuit le syndic. Soit on lui donne les moyens de se développer pour qu'il devienne un phare avec une offre unique, soit on le laisse comme il est et il se fera dépasser par les autres. Il faut être dynamique." Et pour ce faire, le recours à l'argent privé est impératif, comme l'explique Carinne Bertola: "Une ville comme Nyon ne peut pas assumer toute seule un tel projet. Nous avons besoin de mécènes."

 

LA GUERRE DES MUSEES

Bien sûr, il y a le monocoque Alinghi, qu'aimerait bien exposer dans ses murs le Musée des Transports de Lucerne. Mais il y a aussi le développement à Lausanne-Vennes du futur Aqua-Ecopôle, dédié à l'eau douce et ses poissons. Cinquante aquariums y sont prévus d'ici à 2015. Et 800 000 visiteurs attendus chaque année. A Tolochenaz, la Maison de la Rivière devrait voir le jour dans les mois qui viennent, avec comme principales attractions un canal vitré (un pan de rivière détourné) et le sous-marin Forel. En un mot, la concurrence entre les musées autour des thématiques de l'eau douce et de la navigation est forte. Nyon, qui avait envisagé il y a une quinzaine d'années accueillir un "Centre lémanique", se devait de réagir pour pouvoir continuer de régater.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias