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Non, les grands tétras ne sont pas «fous»

Récemment, la vidéo d’un grand tétras sur des pistes de ski de fond dans le Haut Jura a fait le buzz sur les réseaux sociaux. Contrairement à ce que disent les médias français, le coq n’était pas fou. Précisions avec le directeur de La Garenne à Le Vaud.

26 janv. 2021, 15:37
Du côté suisse, on trouve des tétras au Marchairuz ou comme ici dans la forêt du Risoux.

Cette vidéo est peut-être arrivée dans votre fil d’actualité Facebook ces derniers jours ou alors vous l’avez peut-être vue sur TF1 ou M6. Un homme en ski de fond aperçoit un grand tétras lors d’une balade dans le Haut-Jura. Le skieur s’approche en filmant mais chute juste devant l’animal. Le coq en parade s’approche en chantant, pas effrayé pour le moins du monde.

Dans les médias français, les articles se multiplient soulignant que «le phénomène du coq fou et mou est récurrent dans le Haut-Jura», au grand désespoir de Michel Gauthier Clerc, directeur du zoo de La Garenne à Le Vaud. «Depuis des dizaines d’années, on traite ces animaux de bipolaires. Ils ont été désignés par les termes «mou», à cause de leur apparence affaiblie lorsqu’il se repose et «fou», en raison de leur parade qui nous semble agressive. Mais tout ça est purement une projection faite par les humains», assure Michel Gauthier Clerc.

Depuis des dizaines d’années, on traite ces animaux de bipolaires.
Michel Gauthier Clerc, directeur du zoo de La Garenne

Dans le Jura, la plus grande partie de la population des tétras se trouve du côté français. En Suisse, on en trouve au Marchairuz ou au Risoux. Dans la région, les pistes de ski de fond passent souvent sur le territoire de ces oiseaux. «Il faut bien se souvenir que c’est l’homme qui est sur le territoire des tétras et non l’inverse, rappelle le directeur de La Garenne. Ce qui a étonné dans cette vidéo, c’est que le coq est resté confiant sur son territoire. Quand on voit un animal sauvage on s’attend à ce qu’il ait peur de nous.»

Pourtant ce comportement est récurrent chez les jeunes mâles, d’un à deux ans, donc peu expérimenté et qui explore leur environnement, explique Michel Gauthier Clerc.

Face à face avec un tétras, que faire?

Malgré l’afflux de randonneurs et de skieurs, La Garenne n’a pas reçu plus de signalement de tétras cette année. «On en reçoit toujours un ou deux par année.» Si vous partez vous promener dans nos monts enneigés, il n’est pas impossible que vous en croisiez un en parade, même si ce n’est pas la saison des amours. «La période de chant liée aux amours se produit de fin mars à début juin, mais le tétras chante régulièrement en hiver ou octobre, notamment pour marquer son territoire.»
 

Le grand tétras ne parade pas uniquement pendant la saison des amours. (Photo: Michel Gauthier Clerc)
 

Alors si vous en croisez un, petit conseil, continuez votre chemin sans le regarder et surtout ne vous en approchez pas comme le skieur de la vidéo. «Cela s’apparente à de la confrontation pour l’animal», ajoute Michel Gauthier Clerc. Le directeur rappelle également que l’espèce est en grand danger dans le massif du Jura et qu’il est important de ne pas les importuner en restant à distance.

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