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Nouveau squat au centre-ville

Située à la rue de la Combe, une maison inoccupée a été investie par un collectif de squatteurs âgés de 30 ans. Rencontre.

05 avr. 2012, 00:01
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info@lacote.ch

Alors que l'âge d'or des squats genevois semble définitivement révolu, Nyon pourrait bien faire figure de nouvelle terre d'accueil pour les mouvements alternatifs de la région. Après la Maison Alternative des Plantaz (MAP) et le "Ruclon", situé dans une ferme aux abords de l'autoroute, c'est au tour du centre-ville de se voir investi par les squatteurs. Depuis le 20 mars, le collectif "le Quatorze" a pris ses quartiers dans une maison inoccupée à la rue de la Combe, au numéro 14, justement.

Qui sont ses occupants? Quels liens entretiennent-ils avec le propriétaire des lieux et quelles sont leurs motivations? Sur fond d'idéaux collectivistes et de crise du logement, Jonathan*, trentenaire en recherche d'emploi et pilier du Quatorze, a accepté de nous recevoir afin de faire toute la lumière sur les ambitions de son collectif.

 

"Nous sommes très hippies"

 

" Nous sommes actuellement quatre résidents fixes ", explique Jonathan. La moyenne d'âge du collectif est de 30 ans. Nous ne sommes pas anarchistes, nous ne sommes pas en rupture. Certains d'entre nous travaillent, d'autres cherchent un job. " Voilà pour les présentations. On n'en saura pas plus. Quant aux chevaux de bataille du Quatorze, ils sont au nombre de deux: mode de vie alternatif et droit au logement. " Les membres du collectif ont tous pour points communs la volonté de revenir à un mode de vie communautaire et plus proche de la nature. " Les occupants ont d'ailleurs d'ores et déjà créé un jardin potager qu'ils exhibent fièrement.

" L'autre point de ralliement de notre collectif, c'est la pénurie de logements. Certains d'entre nous étaient sans toit et donc dans une situation d'urgence ", poursuit le trentenaire. Reste que l'occupation de la rue de la Combe 14 est pour le moment considérée comme illégale. Mais Jonathan et ses camarades affirment avoir entrepris des démarches pour tenter de régulariser leur situation. " Le 20 mars, nous avons envoyé une lettre au propriétaire. L'idée est de proposer un contrat de confiance. Nous lui avons donc soumis une convention de prêt à usage ", explique Jonathan.

 

Maison promise à démolition

 

Dans ce document - transmis à la rédaction - les membres du collectif se décrivent comme des "gardiens-jardiniers bénévoles" et proposent au propriétaire de mettre sa demeure à disposition gratuitement pour des logements temporaires. Toujours selon la missive, ceux-ci s'engagent également à assumer les charges découlant de l'utilisation du bâtiment et assurent que la tranquillité des lieux sera respectée. " Nous sommes très hippies ", rassure Jonathan. Nous n'avons pas l'intention d'organiser des beuveries. " De son côté, le propriétaire - qui demande à garder l'anonymat - atteste avoir bien pris acte des demandes des squatteurs et précise qu'aucune décision n'a encore été prise quant à l'avenir de cette occupation. Le statut de cette dernière est donc en terrain très glissant. Et qui dit "maison inoccupée" dit souvent "démolition programmée". Le numéro 14 de la rue de la Combe n'échappera pas à la règle. Si la destruction de la bâtisse ne semble pas encore agendée, elle est inéluctable. Dans le cas où le Quatorze parviendrait à un accord temporaire avec le propriétaire, il devra à plus ou moins court terme renoncer à l'occupation des lieux. Comment réagira-t-il à l'annonce de la date butoir? Aux dires de Jonathan, il ne manifestera aucune résistance. " Nous partirons à ce moment-là ", affirme-t-il simplement.

Pour l'heure, le collectif reste dans l'expectative. Son avenir ne tient qu'à un fil. Pour prouver sa bonne volonté et tenter de désamorcer d'éventuelles tensions avec le voisinage, il organisera samedi après-midi un apéritif dans le jardin de la fameuse maison. " Nous allons tout faire pour démontrer notre bonne foi ", conclut Jonathan.

*Prénom d'emprunt

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