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25 octobre 2011, 8 heures. Les employés de Novartis à Nyon-Prangins sont convoqués sous une tente. La fermeture du site leur est annoncée. Hier, 18 mois plus tard jour pour jour, le contraste est saisissant. La société pharmaceutique dévoile en effet ses ambitions pour son écrin prangino-nyonnais, qui a pu être conservé grâce aux efforts consentis par les employés, les syndicats, les dirigeants et les politiques. L'usine sera transformée, modernisée et agrandie, selon le souhait du conseil d'administration du groupe bâlois.
Dans les trois prochaines années, 60 millions de francs seront investis dans les installations de l'unité spécialisée dans les produits d'automédication (OTC) en vente libre tel que Voltaren. Cette somme pourrait être complétée par une enveloppe de 90 millions d'ici 2020. "Au départ, nous avions envisagé d'améliorer nos équipements de production, explique Pascal Brenneisen, président de Novartis Suisse. Aujourd'hui nous allons bien au-delà. Notre intention est de moderniser entièrement le site. C'est une véritable nouvelle usine que nous allons construire."
Une augmentation de 70% de la productivité.
Les dirigeants de la pharma espèrent ainsi voir la productivité du lieu progresser de 70% d'ici 10 ans grâce aux nouvelles technologies et avec environ le même nombre de salariés qu'actuellement. Au final, Nyon-Prangins pourrait assurer un quart de la production mondiale dans le domaine de l'OTC. "Dans cinq ans, nous aurons atteint un niveau de productivité qui garantira la rentabilité et la pérennité du site", sourit Pascal Brenneisen. "Nous voulons produire ici certains volumes actuellement externalisés" , précise Joe Jimenez, directeur général.
Concrètement, la superficie des bâtiments devrait croître de 30%. L'édifice principal au centre du terrain, dédié à la production, sera agrandi de près de 50% et totalement remis à neuf. "Toutes les lignes de production seront au même niveau" , précise Erick Reinartz, responsable du site. Trois des 13 lignes seront remplacées par des neuves. Des espaces administratifs sont également prévus dans le bâtiment. En outre, le dépôt actuel sera rasé pour être reconstruit plus proche du bâtiment de production. L'idée est également d'édifier un bâtiment administratif vers l'entrée du terrain, sur le parking, le long de la route de l'Etraz.
Les travaux pourraient débuter en novembre
Plusieurs anciens bâtiments seront par ailleurs détruits alors que d'ici 2020, la cantine ou les parkings seront modifiés. "Les procédures, en accord avec les autorités locales, sont en cours, souligne Erick Reinartz. Si tout se passe bien, les travaux pourraient débuter en novembre." Sans que la production ne soit arrêtée. Des nouvelles qui réjouissent le syndic de Prangins François Bryand: "On est rassuré et cela nous montre que la société mise sur le long terme. C'est très encourageant et on ne regrette pas les efforts fiscaux que nous devons consentir à la suite de l'accord avec le Conseil d'Etat." Car Novartis bénéficiera d'une exonération fiscale dans le cadre de son développement, "comme c'est le cas pour toutes les entreprises dans ce cas" , précise Pierre-Yves Maillard, président du Conseil d'Etat vaudois.
Si le montant de 150 millions, près de quatre fois supérieur à ce qui avait été annoncé l'automne dernier, devrait finalement être débloqué, c'est que "la production est en hausse, les effectifs progressent (ndlr: de 15% depuis fin 2011, le site compte désormais 730 employés), les nouveaux produits fabriqués à Nyon augmentent leur part de marché et notre recherche continue à soutenir notre développement" , se réjouit Pascal Brenneisen.
Ces investissements font suite aux 10 millions alloués à la nouvelle unité de recherche et développement, inaugurée en octobre dernier. Alors qu'il approche des 100 ans, le site a encore de beaux jours devant lui. "Nous donnons à Nyon tous les moyens pour devenir un pôle d'excellence, c'est un plan ambitieux, a signifié Joe Jimenez. Le site est résolument tourné vers l'avenir."