La cohue, des assiettes tendues, un repas gratuit pour une première, à l'ouverture du Gymnase de Nyon. C'était le 15 août 1988, et Jean-Pierre Vuille prenait son poste de chef des cuisines. Trente ans après, c'est toujours le même homme solide qui accueille les jeunes affamés et leurs professeurs.
Et pourtant, il y est arrivé à reculons. Malgré une expérience déjà conséquente dans le milieu de la restauration, Jean-Pierre Vuille n'avait jamais travaillé en milieu scolaire, et le redoutait. "Je pensais que les goûts des jeunes étaient trop simples, que j'allais devoir faire des burgers à tout bout de champs". La solution: leur expliquer ce qu'il met dans leur assiette... et faire parfois preuve de persuasion.
Depuis les débuts, les moeurs culinaires des jeunes ont évolué. Orge ou quinoa sont aujourd'hui avalés sans rechigner par la plupart. Sans compter ceux qui réclament sa moussaka d'aubergines et se désintéressent des boissons...