C’est au Montreux Jazz Festival, dans la salle Stravinsky, en 85, que les deux vedettes brésiliennes João Gilberto et Carlos Jobim se sont disputés la tête d'affiche sur la scène. Les musiciens-mégalos ne voulant se décider, le directeur du festival Claude Nobs a préféré faire appel au Nyonnais Jose Barrense-Dias pour assurer la tenue à l'heure du concert.
Cela faisait des années qu’il rêvait de participer à ce festival mais sa candidature avait toujours été ignorée. Comme il se trouvait dans l’assemblée pour supporter ses compatriotes brésiliens, Nobs le supplia de lui venir en aide. Il accepta et sa femme Pierrette partit illico en taxi de Montreux pour ramener sa guitare de Nyon (à une vitesse que la décence nous interdit de révéler ici). Ainsi, Jose, seul, sauva le concert, grâce à ses chansons, sa musique, son enthousiasme… Avec pour uniques récompenses: une bande-son, la vidéo du concert en live et 500 francs. Tandis que les stars Jobim et Gilberto avaient déjà empoché 15 000 dollars.
Le mérite revient inévitablement au «Gaucher» car il a su conquérir un public exigeant et rendu nerveux à cause de cette longue attente. Ce fut pour le guitariste, un moment inoubliable qui s’est accompli dans le talent et la simplicité.
Aude Coyras