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Paléo ne compte plus sur la chance

Quelques avertissements sans frais, dont une terrible tempête il y a vingt ans, ont conduit le festival à professionnaliser ses processus de construction.

11 juil. 2012, 00:01
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dsandoz@lacote.ch

En trente-six ans d'existence, le Paléo Festival n'a jamais connu d'accident majeur. La manifestation a certes essuyé une tempête en 1992 (lire ci-contre) ainsi qu'un incendie de la Grande scène la même année, des déluges qui ont mis le staff en mode d'extrême urgence, ainsi que quelques accidents de la route, mais jamais de blessé grave n'a été déploré à Colovray ou sur le site de l'Asse.

Les bénévoles qui ont participé au chantier du festival conviendront que ce bilan a longtemps été dû à une bonne dose de chance. Mais, depuis treize ans, plus question de compter sur la chance. Une commission composée de trois professionnels du bâtiment - Guy Girod, architecte, Frédéric Flück, ingénieur civil et Pierre Mermoud, conducteur de chantier - veille, en toute indépendance, au respect des normes, à la bienfacture des constructions et surtout à la sécurité des travailleurs. "Je ne parvenais plus à assurer le contrôle du chantier, du camping au Village du monde. Tout cela devenait bien trop grand, c'est pourquoi on a créé cette commission de sécurité des constructions et aménagements" , raconte Stéphane Python, responsable du chantier Paléo.

"Au début, nous nous sommes surtout focalisés sur la sécurité des travailleurs. Les collaborateurs Paléo sont responsables, mais pas forcément professionnels, constate Guy Girod, membre de cette commission. Au fil des ans, l'état d'esprit du staff a pleinement intégré cette notion de préservation des personnes. "Nous sommes un peu moins considérés comme les flics du chantier, même si on doit encore rappeler à l'ordre certains qui laissent des bouches d'égout ouvertes ou qui ne s'équipent pas correctement."

Elle est révolue, l'époque où l'on grimpait à 20 mètres, en espadrilles et sans s'attacher. Fini le temps où les ouvriers bénévoles déambulaient à pieds nus sur le site. Révolue aussi, la période où les transports internes étaient effectués avec de vieilles voitures démunies de plaques et confiées à n'importe quel chauffeur. L'autre mission de cette commission consiste à vérifier la solidité des constructions. "Pour les installations Paléo, on a atteint un bon niveau de fiabilité, annonce Guy Girod. Par contre, dans les stands aménagés par des particuliers, on doit faire attention." C'est ainsi qu'on voit ces contrôleurs secouer un panneau de décoration pour vérifier qu'il résiste ou sauter de tout leur poids sur l'empilage de palettes réalisé l'an dernier par les étudiants de la HES-S0.

"Les festivaliers Paléo se comportent plutôt bien, relativise l'architecte. Mais sur 40 000 personnes par soir, on aura toujours quelques idiots prêts à se glisser dans les failles. C'est pourquoi on doit tester les risques que peuvent constituer leurs idioties avant leur arrivée."

La législation suisse ne prévoit aucune norme pour les constructions éphémères. Les contrôleurs se sont donc inspiré des règles existantes en France et en Belgique pour se doter d'une ligne de conduite. "Le seul truc qui pourrait gâcher notre fête, ce serait un accident , lâche Stéphane Python. Au-delà des problèmes d'assurances ou de responsabilité de Paléo, on veut surtout éviter qu'un bénévole ou un festivalier soit privé de fête."

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