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Pas de frontière pour les sangliers

Chaque semaine, le directeur du parc animalier de La Garenne Michel Gauthier-Clerc partage ses réflexions sur le monde animal. Aujourd'hui, rendez-vous avec un animal en augmentation dans notre région: le sanglier.

18 avr. 2019, 14:46
Les populations de sangliers sont en hausse.

Il est usuel de dire que les animaux sauvages ne connaissent pas de frontières. C’est souvent vrai, mais lorsqu’ils traversent les frontières, ils rencontrent souvent des conditions de vie très différentes. Au 19e siècle, le sanglier était devenu très rare comme beaucoup d’autres espèces sauvages sous la pression de la chasse. Preuve que sans voiture tout terrain ou fusils sophistiqués à l’époque, l’espèce n’arrivait pas à se développer, disparaissant même de certaines zones.

De nos jours, les sangliers sont abondants et  leurs effectifs continuent d’augmenter avec des conséquences parfois néfastes pour certaines cultures. Il a fallu attendre les années 1970 pour que la population des sangliers croisse à nouveau, suite à de nombreux lâchers de bêtes dans différentes régions françaises.

Absence de prédateur

Une autre cause ayant favorisé leur expansion tient à l’extension de la culture du maïs en plaine et à l’absence de leur prédateur historique: le loup. En altitude, la progression du sanglier a été longtemps freinée par l’enneigement, très défavorable à ses déplacements et à sa recherche de nourriture.

Cependant, tout autour de la Suisse romande, les chasseurs français ont mis en place du nourrissage artificiel avec de très grandes quantités de maïs, ce qui a permis le maintien hivernal des sangliers, une très forte baisse de leur mortalité durant les périodes difficiles et aussi de meilleures conditions pour la reproduction des femelles au printemps.

Nourriture pour protéger les cultures

L’agrainage consiste en une distribution continue de maïs sur des endroits fixes (comme les zones forestières) et s’apparente aux méthodes d’élevage. Son but est la protection des cultures. Mais chaque association de chasse communale française rivalise avec ses voisines pour attirer et fixer les sangliers dans sa commune, et cela même en montagne où il n’y a pas de culture à protéger.

La population de sangliers augmente sans cesse, ainsi que le nombre de sangliers tirés à la chasse. Tant que l’engraissement artificiel des sangliers avec du maïs continuera de l’autre côté de la frontière, il est illusoire de parvenir à limiter leurs dégâts en Suisse.

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