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Pas folle la bête: le campagnol roussâtre

Retrouvez la chronique de Michel Gauthier-Clerc, directeur du parc animalier de La Garenne.

22 nov. 2018, 13:54
Michel Gauthier-Clerc, directeur du zoo de la Garenne.

Des petits rongeurs qui nous entourent, on ne connaît souvent que ceux qui, sans notre autorisation, rentrent dans nos maisons ou se servent dans notre potager. Une des raisons de la domestication du chat était justement d’aider à contrôler les rongeurs dans les réserves de nourriture ou sur les bateaux.

La souris grise vit surtout dans les maisons. Le campagnol terrestre creuse des galeries souterraines pour manger tubercules et racines du jardin. On connaît moins les campagnols roussâtres Myodes glareolus, pourtant très communs dans les forêts. Ils ne creusent pas de galeries et parcourent la litière de la forêt. Leur espérance de vie est très courte, en moyenne 18 mois, mais ils sont  très prolifiques car la femelle peut se reproduire dès l’âge de 6 semaines, mettre bas plus de quatre jeunes, et cela plusieurs fois par an.

La Garenne abrite un petit groupe de campagnols roussâtres visibles du public. Au quotidien, nous pouvons observer à quel point cette espèce est sympathique et familière. Cependant la cohabitation des petits rongeurs avec les humains a toujours été conflictuelle. Tout d’abord par leur tendance à se servir sans retenue dans les réserves alimentaires des humains, mais également parce qu’ils sont parfois les porteurs sains d’organismes provoquant des maladies chez les humains: peste, échinococcose, leptospirose…

Ce rôle est dû à leur position de proies de choix pour un grand nombre d’animaux, comme les rapaces, chiens, chats, renards. Les parasites, bactéries, virus utilisent les petits rongeurs comme un taxi de choix qui peut se reproduire très rapidement et se transmettre à un grand nombre d’animaux.

Les campagnols roussâtres ne font malheureusement pas exception. Certains d’entre eux portent le virus Puumala, transmissible à l’homme, qui peut engendrer de fortes fièvres. Cette maladie reste rare mais est en progression en milieu rural, par exemple chez les forestiers dans les montagnes jurassiennes. La raison de sa progression demeure peu claire, mais les scientifiques ont constaté un lien entre l’abondance des campagnols roussâtres et les cas humains.

Michel Gauthier-Clerc, directeur du parc animalier de La Garenne

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