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Patrick Vallat, le polyvalent pragmatique

Le Glandois spécialiste des marchés publics se lance à la course au Conseil d'Etat pour les Verts'Libéraux. Portrait d'un hyperactif dévoué à la chose publique.

18 janv. 2012, 00:01
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Dans le cadre de cette campagne des élections cantonales, nous avons décidé de publier tous les mercredis le portrait d'un candidat au Conseil d'Etat. Dans l'impossibilité de rencontrer les 21 personnalités en lice, nous avons choisi de réserver cette rubrique aux candidats de La Côte et aux conseillers d'Etat sortants.

rhaener@lacote.ch

Il court Patrick Vallat. Il court toujours. Et pas uniquement le triathlon à ses heures perdues. Il court parce que, comme il le dit, "il a des idées et une certaine vision pour les réaliser." Et aussi parce qu'il n'a besoin de dormir que 4 ou 5 heures par nuit. Il court aujourd'hui le canton de Vaud, pour se faire connaître des électeurs, en dehors de la région de La Côte, qui ne savent peut-être pas grand-chose de lui. C'est qu'entre-temps, Patrick Vallat, le "Monsieur Géothermie" est devenu candidat pour le Conseil d'Etat sous la bannière des Verts'libéraux. Et s'il court maintenant, c'est aussi parce qu'il sent que c'est le bon moment, qu'il s'est trouvé "son" parti, dont il dit qu'il lui va comme un gant. Avant d'être Vert'libéral, Patrick Vallat fut conseiller communal libéral à Rolle, en 1998. "Mais on me reprochait de parler trop d'écologie..." Puis, c'est chez les Verts du district de Nyon qu'il a fait chemin, jusqu'en 2007. "Mais on me reprochait de parler trop d'économie..." Il y eut d'ailleurs un clash: Patrick Vallat voulait se présenter aux élections du Conseil national avec les Verts en 2007. Ceux-ci ne l'ont pas approché. Alors le Glandois est parti au Mouvement Ecologie Libérale. Avant d'être l'un des fondateurs des Verts'libéraux du district.

 

"Trouver des solutions"

 

Ecologie et économie, les deux maîtres mots de l'ancien président du Conseil communal de Gland, de 2010 à 2011. Son CV le confirme, l'homme a deux diplômes: économiste d'entreprise et architecte HES. "Car on peut avoir de la créativité, des idées, mais il faut aussi avoir la volonté de les réaliser. Je sais comment on fait pour financer des projets, je l'ai fait tout au long de ma carrière." Une certaine idée de la polyvalence donc. Il dit aussi volontiers que rien ne le rend plus heureux que lorsqu'il y a des problèmes, "car cela veut dire qu'il y a des solutions à trouver." Trouver des solutions, une passion "depuis tout petit", dit-il. "Je me suis toujours senti l'âme d'organisateur, d'animateur et de médiateur." Une passion devenue entre-temps profession. "Dans mon entreprise, nous sommes initiateurs et managers de projets pour les collectivités publiques, que ce soit au niveau communal, cantonal ou fédéral." Alors Patrick Vallat court les rendez-vous et les dossiers, pour trouver des "montages" financiers. C'est que l'homme est acquis à l'idée du partenariat public-privé. Il en est même l'un des spécialistes suisses (il a reçu le Prix suisse de l'Excellence publique en 2006 pour le "Guide romand sur les marchés publics"). Derrière cela, il y a une certaine idée de la modernité. "J'ai confiance en l'intelligence humaine pour trouver des solutions pour l'avenir. Et travailler avec le privé, c'est parfois une bonne solution. Ce n'est pas vendre les bijoux de famille, comme le pensent certains. C'est rendre les choses réalisables. D'ailleurs, il y a souvent de bonnes initiatives dans le secteur privé. Il n'y a qu'à voir le nombre de PME actives dans les nouvelels technologies."

 

"Un grand projet de société vaudois"

 

L'avenir, justement, Patrick Vallat aimerait lui donner un contour, un plan de marche. "Il manque aujourd'hui un vrai grand projet de société vaudois. Il y a certes des plans ici ou là, mais rien de global." Et il se rappelle des années 1990 où l'on parlait d'organiser des jeux Olympiques en 1994 à Lausanne. "J'y étais favorable. Les jeux, c'est une chose. Et c'est vrai que ça coûte cher. Mais ça nous oblige à penser l'avenir, à être créatif. Le simple fait de poser sa candidature à l'organisation de l'événement produit ce genre d'émulation."

Côté famille, on en saura peu, si ce n'est que tout va bien et qu'il est heureux. C'est que, chaque fois qu'il tente d'en parler, il se fait rattraper par ses engagements. "J'ai deux filles de 11 et 13 ans. Je me suis marié voilà 20 ans. Le jour même où la Suisse refusait l'adhésion à l'Union européenne. Je m'en souviens très bien. Un 6 décembre 1992." Alors donc l'Europe: "On y est déjà avec les accords bilatéraux. On y glisse tranquillement. Je pense que, d'ici une vingtaine d'années, ce sera fait. Ce n'est qu'une question de bon timing." Membre du NOMES (Nouveau mouvement européen suisse), Patrick Vallat sait aussi que ces accords bilatéraux sont fragiles, et qu'il faut les consolider.

 

"Monsieur Géothermie"

 

Autre sujet sur lequel Patrick Vallat choisit, mais cette fois volontairement, de ne pas s'étendre: la géothermie. Parce que "ça ne sert à rien de ressasser le passé et que, malgré tout, le projet avance." Si ce spécialiste de géothermie aquifère profonde a initié et financé les débuts de l'aventure de cette énergie totalement verte sur La Côte depuis 2007, il n'est plus de l'aventure, depuis une année. "Ils (ndlr: le consortium que Patrick Vallat a mis sur pied) ont estimé que l'on assimilait trop mon nom à ce projet. Alors j'en suis parti car je ne souhaitais pas que le projet soit ralenti pour une question de personne." Après quelques jours de rancune, l'homme est passé à autre chose.

 

A l'assaut du Château

 

S'il devait être élu en mars prochain au Conseil d'Etat, Patrick Vallat défendrait évidemment sa région, mais pas seulement. "Il y a des projets fantastiques un peu partout dans le canton de Vaud. Tous m'intéressent." Patrick Vallat pense d'ailleurs qu'il a ses chances. Notamment "parce que cela fait longtemps que La Côte n'a pas eu de conseiller d'Etat." Mais il sait aussi qu'il ne pourra pas être élu sans avoir le soutien de sa région. D'autant que les règles du jeu de sa liste du centre (Verts'lib, PDC, UDC et PBD) sont connues: seul le meilleur score du premier tour ira au second tour.

Alors certains lui prédisent "un tour de chauffe", pour être totalement visible dans quelques années. "Ce qui est sûr, c'est que c'est maintenant ou dans 5 ans, ou alors en cours de route s'il devait y avoir une élection complémentaire. J'ai aujourd'hui 47 ans, c'est le bon moment pour moi. Si ce n'est ni maintenant ni dans 5 ans, ce sera jamais. Je ne vais pas courir le Conseil d'Etat toute ma vie."

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