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Pêche: la féra se raréfie et l'écrevisse se multiplie

Le nombre de féras dans le lac a encore diminué selon la Commission internationale de la pêche dans le Léman. Un chiffre qui ne s’était plus vu depuis 2008.

15 oct. 2019, 10:48
L'écrevisse signal est une espèce exotique envahissante qui est de plus en plus pêchée.

Avec 686 tonnes de poisson capturés en 2018, le rendement global de la pêche dans le Léman a subi une baisse de 19% par rapport à 2017 et de 40,1% depuis 2015. Les prises de féras ont notamment diminué significativement (-66,4% par rapport à 2015).

 

Plus de 7600 permis annuels de pêche de loisir ainsi que 13'000 permis journaliers ont été délivrés en 2018 par les autorités suisses et françaises. Ce résultat atteste de l’attrait de la pêche de loisir au Léman, observe la Commission internationale de la pêche dans le Léman mardi dans un communiqué.

 

La pêche professionnelle (140 pêcheurs) représente la plus grande part des captures (89,7%) avec un peu plus de 615 tonnes de poisson. L’essentiel du rendement repose toujours sur les deux mêmes espèces: le corégone, communément appelé "féra" (280 tonnes), et la perche (279 tonnes).

 

Difficile à comprendre

 

La féra enregistre pour la quatrième année consécutive une baisse importante (-555 tonnes par rapport à 2015, soit un recul de 66,4%). Elle semble devoir se poursuivre en 2019. "Cette diminution est difficile à expliquer", a déclaré à Keystone-ATS Frédéric Hofmann, chef de la section Chasse, pêche et surveillance à la Direction générale de l'environnement.

 

Le responsable évoque cependant quelques pistes: le réchauffement des eaux, leur qualité, des hivers plus rudes avec tempêtes, une reproduction plus tardive. Le cormoran joue également un rôle non négligeable, non seulement en pêchant dans le lac, mais en s'attaquant aux filets de pêche et en blessant les poissons, dit-il.

 

Rendements équivalents

 

L'an dernier, les rendements de la pêche de la féra et de la perche sont devenus pratiquement équivalents (280 tonnes), ce qui ne s'était plus vu depuis 2008.

 

Concernant les autres espèces, les captures restent stables par rapport à 2017 pour le brochet (44 tonnes) et l’omble-chevalier (18,3 tonnes). Les captures de truite (5,9 tonnes) accusent un recul de 2,7 tonnes (soit -30,9 %) par rapport à 2017 et de 8 tonnes (soit –57,4%) par rapport à 2015.

 

La perche voit son tonnage augmenter pour la troisième année consécutive (+107,7 tonnes), soit 38,6% d'augmentation par rapport à l'année 2015. L’écrevisse signal (espèce exotique envahissante) est aussi à la hausse avec 17,5 tonnes (+67,4% par rapport à 2015). L'ouverture de la pêche des salmonidés dans le Léman est fixée au 12 janvier 2020.

 

Nouveau règlement

 

La Commission a par ailleurs récemment validé le nouveau règlement d'application de l'Accord entre le Conseil fédéral et le gouvernement français sur la pêche dans le Léman pour la période 2021–2025. Plusieurs modifications techniques et matérielles ont été intégrées à ce nouveau texte en vue d’assurer une exploitation durable des peuplements piscicoles. Le règlement doit être ratifié par les deux pays en 2020 pour entrer en vigueur le 1er janvier 2021.
 

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