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Personnalité "La Côte": Benjamin Zumstein mélomane et rassembleur

A Nyon, Benjamin Zumstein a fait de la Parenthèse un lieu de concerts apprécié. Parcours d'un programmateur qui aime être entouré.

08 janv. 2013, 09:01
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rhaener@lacote.ch

A le voir ainsi répondre à son natel en anglais et parler affaires, on jurerait l'homme fraîchement parachuté dans la région nyonnaise en provenance d'un pays lointain, transatlantique, et venu ici pour les avantages historiques du système financier suisse. Et faire son beurre. Car oui, Benjamin Zumstein travaille dans la finance (conseiller en investissements pour les clients institutionnels), mais ça n'en fait pas un expat' pour autant. Même si sa tenue relax et sa barbe de trois jours, loin des impératifs vestimentaires de la place financière helvète, font penser qu'il vient d'un pays plus "cool". Pourtant, dès la conversation téléphonique terminée, le voilà qui retrouve un léger accent vaudois. Aucun doute, Benjamin Zumstein est bel un bien un p'tit gars d'ici: il coule en lui un mélange de sang vaudois, bernois, jurassien et fribourgeois. De fait, le gestionnaire de fortune de 41 ans ressemble beaucoup à la région dans laquelle il vit depuis toujours: il est ouvert sur le monde, qu'il parcourt régulièrement, tout en mettant une énergie folle à créer du lien social chez lui, en Suisse, à Nyon. Une région à laquelle il se dit " profondément attaché. J'ai fait mes écoles à Crans, Coppet, Nyon, puis suis parti à Genève, puis aux Etats-Unis. " Avant de revenir...

 

Rendre la pareille

 

Et puis Benjamin Zumstein semble toujours faire les choses pour les partager et aller à la rencontre des autres. Pour tromper la solitude? Peut-être aussi. Car c'est vrai qu'il a une vie bien remplie, qui ne lui laisse que peu de temps au repos. Un véritable choix: Benjamin Zumstein aime être entouré, accompagné. Tout comme il aime les aventures humaines collectives. Et redonner de ce qu'il a eu: "j 'ai eu beaucoup de bonnes choses dans ma vie. Je me rends compte du privilège de vivre ici. Alors il faut rendre un peu, aider. " Aider les populations pauvres de l'autre bout de la planète à s'élever socialement mais également aider "sa" région à rester dynamique, " car il faut aussi savoir balayer devant sa porte. " Après avoir intégré diverses associations humanitaires internationales visant à permettre l'éducation aux populations défavorisées, au Brésil notamment, le voilà qui s'est lancé dans la musique, à Nyon. " J'ai toujours eu un walkman sur les oreilles. Et puis j'ai découvert le rock avec les disques de mes parents. " Il y a 5 ans, deux amis (Patrick Manduca et Fabio Mulone) viennent lui proposer de reprendre un caveau à Nyon. L'idée l'intéresse. Au début pourtant, il n'était nullement question de salle de concert. Juste d'un bar convivial. " Et puis on a monté une petite scène et branché deux câbles. " Puis rapidement d'autres câbles. Et voilà Benjamin Zumstein qui s'invente un nouveau boulot: programmateur.

 

La convivialité avant tout

 

Les demandes des musiciens désirant jouer à La Parenthèse affluent alors rapidement. En moyenne, 80 concerts par année sont donnés. Tous gratuits pour le public. Qui dit mieux? D'autant plus surprenant que les artistes ne sont pas "officiellement" payés. " Nous savions qu'on ne pouvait pas donner les cachets demandés. Alors on a axé sur la convivialité. " Une convivialité qui fait que Benjamin Zumstein partage toujours la table des artistes à l'heure du souper dans les restaurants nyonnais. Que ses invités venant de loin sont toujours hébergés. Et qu'à la fin du concert, quand le chapeau a tourné dans la salle, il y a toujours un petit quelque chose dedans. " Voyager m'a permis de savoir qu'on se souvient toujours des endroits où l'on a été bien accueilli. Et puis, il n'y a pas de loges chez nous, les artistes et le public sont mélangés. Ca créé aussi une ambiance spéciale. " Alors les musiciens demandent à revenir. Un tiers vient de Suisse, un autre d'Europe (France, Angleterre et pays nordiques) et le dernier tiers de l'Amérique du Nord. Des artistes qui souvent sont au début d'une belle carrière, et qu'on revoit, quelques mois plus tard, sur les scènes du Paléo.

Evidemment, l'aventure est belle, mais elle demande beaucoup d'implication. Alors, l'an dernier, toute la faune drainée par la Parenthèse a décidé d'aider le Boss du lieu à monter une association (ils sont plus de 200 membres aujourd'hui). Pour déléguer un peu le travail. Pour mieux lever des fonds aussi. Et espérer un jour pouvoir payer mieux tous les musiciens. Et lui, au fait, se paie-t-il? L'intéressé répond de manière détournée: " Le meilleur salaire pour tout le travail effectué en amont, c'est de passer une bonne soirée avec un bon groupe et plein de gens dans la salle. Là, on se dit que c'est quand même bien. "

Toutes les informations sur le concours et pour voter sur:

personnalite.lacote.ch

Dans notre édition de demain, retrouvez le portrait d'André "Titi" Rosé.

Benjamin Zumstein est l'un des cinq finalistes du concours organisé par "La Côte" pour élire la personnalité qui a le plus marqué la région en 2012. Jusqu'au 24 janvier, le propriétaire du club nyonnais la Parenthèse est en concurrence avec Nuria Gorrite, André "Titi" Rosé, Yves Defferrard et Ellen Sprunger, qui sont présentés cette semaine tour à tour.

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