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Personnalités La Côte 2015: il fait briller la Dôle depuis vingt ans

C’est pour guider le père Noël que Stéphane Richard, ingénieur-électricien, a conçu l’étoile de la Dôle. Brillante idée, le Fribourgeois venu s'installer en 1989 dans notre belle région, avait déjà eu l'idée d'illuminer la ferme familiale dans le canton de Fribourg. Portrait d'un finaliste gentiment "illuminé".

26 janv. 2016, 23:19
/ Màj. le 28 janv. 2016 à 17:30
Nyon, mercredi 20.01.2016, personnalités la Côte 2015, portrait de Stéphane Richard, l'Etoile de la Dôle, photos Cédric Sandoz

Elle fait briller les yeux des petits comme des grands, illumine les fêtes de fin d’année depuis vingt ans. Véritable patrimoine régional, l’étoile de la Dôle n’aurait sans doute jamais vu le jour sans l’audace et le savoir-faire d’un homme, Stéphane Richard, 50 ans, grand timide à la créativité foisonnante. Originaire d’Ependes, dans le canton de Fribourg, c’est en 1989 que cet ingénieur-électricien de formation, établi sur La Côte depuis vingt-trois ans, installe sa première étoile. Non pas sur les falaises enneigées de la Dôle mais sur les murs de la ferme villageoise qui l’a vu grandir, à Ependes justement.

Egayer les fêtes

«Au départ, j’avais acheté des chaînes d’ampoules en action dont je ne savais plus que faire, lâche Stéphane Richard en toute simplicité. J’ai alors pensé réaliser une structure lumineuse pour égayer les fêtes de Noël. Et comme il n’a pas été possible d’en installer une sur l’église du village, j’ai opté pour un rural dont je connaissais les propriétaires depuis longtemps.» Tissée sur une surface de 15 mètres de haut pour 40 mètres de long, la première étoile filante de Stéphane Richard accompagne le Fribourgeois et son épouse, une Valaisanne, jusqu’en 1993, année de leur départ pour La Côte. «Quand j’ai terminé mon école d’ingénieurs, je ne trouvais pas de travail, éclaire-t-il. Je pensais devoir m’exiler en Suisse alémanique mais j’ai finalement atterri à Genève, où j’exerce aujourd’hui la fonction d’enseignant au Centre de formation professionnelle construction.»

Repère pour le père Noël

D’abord établi à Nyon, Gland et enfin Longirod, où il vit depuis huit ans, le jeune père de famille se languit alors de son astre fribourgeois. Il se met dans l’idée d’en installer une copie sous la boule blanche de la Dôle et prend contact avec la commune de Gingins et la société Swisscontrol (ndlr: devenue Skyguide en 2011) chargée de surveiller l’espace aérien helvétique.

«J’ai estimé la hauteur du radôme de la Dôle pour pouvoir ensuite définir la taille de l’étoile. J’ai dit à mes enfants que de cette manière, le père Noël trouverait facilement le chemin de notre nouvelle maison», explique-t-il dans un sourire. L’homme obtient les autorisations nécessaires – qu’il doit depuis renouveler chaque année – et part, seul, fort d’une expérience de trente ans d’alpinisme, accrocher son étoile, haute de 25m et longue de 50m en octobre 1995.

Il aurait pu s’arrêter là. Mais il décide, l’année suivante, de doubler les dimensions de son œuvre, installée cette fois-ci avec l’aide de plusieurs membres du Spéléo Club de Nyon et le soutien financier des communes, PME et privés de la région. Les exploits de Stéphane Richard finissent par faire mouche et l’ingénieur s’entoure bientôt d’une poignée de bénévoles qui viennent lui prêter main-forte pour le montage et démontage, effectués respectivement le dernier samedi d’octobre et le samedi après la Fête des Rois.

La relève déjà prête

Remplacée par des fils lumineux après avoir connu une dernière «poussée», l’étoile de la Dôle atteint finalement sa taille adulte – 160m de long et 75m de haut – à l’aube de l’an 2000. Pour s’ancrer, durablement, dans le paysage et le cœur de La Côte. «Je suis toujours ému de recevoir des cartes de remerciements pendant les fêtes. Les gens sont attachés à l’étoile, c’est un beau signe de reconnaissance», note le Longerois qui s’emploie déjà à former la relève. «J’ai deux filles et deux garçons. Mon fils aîné a aujourd’hui 22 ans et je sais qu’il fera en sorte que l’étoile ne s’éteigne jamais.»

Discret sur sa vie mais passionné par l’art lumineux, Stéphane Richard évoque avec plaisir ses autres créations – et il y en a eu. Après avoir nourri l’idée de faire scintiller une troisième étoile filante dans le ciel du Valais – canton de son épouse – qui n’a finalement pas trouvé grâce aux yeux des autorités, l’homme a notamment imaginé une fresque lumineuse de 30m de long et 8m de haut pour la Fête des jeunes sapeurs-pompiers vaudois, organisée à Gland en 2000.

Il récidivera en 2003 à l’occasion de la Fête cantonale de la musique en reconstituant l’histoire d’une de fanfare sur une fresque suspendue dans la cour du collège de Grand-Champ, à Gland.

A quand la prochaine? «Vous savez, c’est un sacré boulot, souffle l’ingénieur-électricien. Je ne sais pas si j’aurais encore le temps et l’énergie nécessaires pour renouveler l’expérience.»

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