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Plus de 100 cambriolages...

Il est accusé de vol en bande et par métier.

23 avr. 2013, 06:48
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suter@lacote.ch

L'histoire sur laquelle s'est penchée la Cour correctionnelle de La Côte, à Nyon, hier, est d'une triste banalité: cambriolages, dommages à la propriété, violation de domicile... Mais elle a nécessité l'intervention de policiers dans les cantons de Vaud, Jura, Neuchâtel, Argovie et Zurich, des centaines d'heures d'audition et probablement dix fois plus d'heures d'instruction. Hier, durant toute la journée, la Cour a repris un après l'autre, les 109 cambriolages, dont 57 dans le canton de Vaud, reprochés à cet homme et ses complices. Allaman, Carrouge, Bussigny, Bavois, le Mont-sur-Lausanne ou Vich et Gland, voici quelques-uns des lieux où il a sévi entre juillet 2010 et janvier 2012.

Agé de 30 ans, il est venu de son Kosovo natal à Lausanne en mars 2010. Sachant qu'il ne pouvait pas obtenir de papier l'autorisant à travailler en toute légalité, il a trouvé quelques emplois de carreleur au noir. Mais ces travaux n'étaient par réguliers. " Nous étions douze émigrés dans un appartement de Lausanne. Chacun payait 500 francs pour avoir un lit. Il fallait absolument que je trouve de l'argent ". Ce sont, en substance, les explications qu'il a données à la Cour pour justifier les actes dont on l'accuse.

 

Zones industrielles

 

La plus grande partie des méfaits s'est produite dans des entreprises. Souvent, les voleurs forçaient le coffre-fort des sociétés visitées et volaient aussi des outils ou des véhicules. Mais une partie des vols a eu lieu dans des villas. " Jamais je n'ai cambriolé de villa. Je nie toute implication dans les méfaits perpétrés dans des maisons individuelles, car ma soeur a subi elle-même un cambriolage au Kosovo et j'ai vu à quel point c'était traumatisant ". Seul problème: la police judiciaire a trouvé des traces d'ADN, des empreintes digitales et des traces de semelles chez beaucoup de personnes lésées, soit sur des fenêtres, des poignées de porte ou des objets volés en d'autres lieux. Le traçage de son téléphone portable grâce à l'activation de différents relais lors de ses appels téléphoniques atteste également de sa présence dans de nombreux lieux où, comme par hasard, des vols ont eu lieu. Il n'a guère d'alibi, ne se souvient plus ou nie.

Cet homme a toujours agi avec deux ou trois complices, pas toujours les mêmes. Certains sont déférés séparément, d'autres sont en fuite. Un de ses acolytes, un ancien policier kosovar qui vit actuellement en Allemagne, était présent hier. On lui reproche sa participation dans six cas. Il nie le tout. Quant à un troisième larron, il ne s'est pas présenté à l'audience.

 

Incohérences

 

La représentante du Ministère public s'est plu à relever les incohérences dans les déclarations de l'accusé principal. " On a trouvé votre ADN sur le goulot d'une bouteille de coca laissée sur place. Vous ne croyez pas qu'elle est venue toute seule sur les lieux... " L'homme, qui s'exprime relativement bien en français, n'est pas ébranlé le moins du monde par les accusations du Parquet.

Il faut dire qu'il a déjà été condamné à 4 ans de prison avec sursis en Belgique pour des faits similaires. En Suisse, arrêté en flagrant délit à Daillens en janvier 2012, il séjourne depuis à la prison de la Croisée, dont il s'est évadé une fois. " La porte était ouverte, alors je suis parti avec quelques autres détenus ", dit-il, imperturbable. Il a été repris le jour même... Il prétend aujourd'hui vouloir tourner la page et reprendre une vie normale. Son récent mariage avec une Suissesse le lui permettra peut-être? Le réquisitoire e st attendu ce matin.

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