Après un quart de siècle, le Caribana Festival va reprendre sa formule habituelle en compilant les artistes aux plus gros hits du moment (Maître Gim's, Amy McDonald ou James Morrison) pour la programmation tous publics-tous terrains et des valeurs sûres de la musique dite actuelle (quoi qu'on puisse contester le terme actuel).
Passé le gros son de basses-guitares du power-quatuor Garbage le mercredi 1er juin et l'excellente énergie de The Kooks le jeudi, on mettra plus qu'une oreille attentive dans le pré en bord de lac de Crans-près-Céligny ce même jeudi afin de (re-)découvrir l'indie-pop psyche des Ecossais Primal Scream. Le 11e album du groupe du très charismatique Bobby Gillespie semble emmener les amateurs du "cri premier" sur de nouveaux sentiers avec un "Chaosmosis" qui tente des hypnobeats très accessibles mais clairement décevants.
Le nouveau single de Primal Scream écarte de plus en plus Primal Scream des Charlatans, Happy Mondays et autres Mock Turtles pour les replacer dans la catégorie moins avouable des groupes au fort potentiel perdu en route (Scritti Politti, The Blow Monkeys, A-ha?) dans les années 90. Bref c'est une déception et on va miser sur le talent de ce groupe qui autrefois faisait se remuer des dizaines de milliers de popotins sur des hits que les Rolling Stones n'auraient pas renié ("Rocks").
Voici le clip du dernier single... vous pouvez préférer tous les autres morceaux des Ecossais entre 1990 et 2000 à la place.
Pour le reste du line-up, on va citer les Chikitas (Genève) et leur punky-pop salvatrice (mercredi), Emilie Zoë autre élue suissesse et originale suivi de l'anglais Foy Vance qui se prend pour un Américain du Mississipi avec une moustache de membre des Brigades du Tigre (à voir absolument, il a été adoubé par Elton John, Ed Sheeran ou Bonnie Raitt) le jeudi.
Nneka occupera la Grande scène avec aisance. La Nigérianne que le monde du hip-hop tient en haute estime (Nas, The Roots ou Gnarls Barkley ont tous aimé l'avoir à leur côté) viendra déverser ses (heart)beats endiablés sur une musique rock teintée de blues, de highlife/afrobeat et de pop. Elle sera précédée d'un gentilhomme très poli nommé James Morrison et qui ne cassera pas trois pattes à un canard avec ses mélopées inoffensives. Plus intéressant sans doute, ses compatriotes Crystal Fighters et leur tentation du collage electro et folk ce même samedi soir.
Et la grande claque du dernier jour du festival, elle viendra de qui? Des productions du rappeur pop parisien Maître Gim's ou des rythmes gentils du guitariste-chanteur vaudois Alejandro Reyes? Maître Gim's donnera du grain à moudre le dimanche à cette génération connectée qui s'est fait "Wati-Boisée" avec d'abord la Sexion d'Assaut, le groupe ombrelle, puis Black M, autre rejeton de la "Sexion à succès". Maître Gim's a raflé plusieurs prix aux dernières victoires de la musique et son dernier album a atteint le Top dans chacun des classements des pays francophones et le Top 40 au Pays-Bas, au Danemark et en Italie. Rien que pour ça. chapeau Maître Gim's, même si définitivement à lacote.ch on a du mal à adhérer à tes paroles.
La grande claque de tout le festival sera sans doute pour nous FlexFab, le jeune Neuchâtelois a tout cassé devant les Bretons aux Trans Musicales de Rennes en décembre dernier. Le chemin est ouvert pour le producteur musical et "électronicien" d'obédience hip-hop, on le prendra avec lui le vendredi 3 juin.
Tout le programme est à découvrir ici.