Au milieu des années 1990, lorsque la pratique du skate était encore marginale, c’est à Gland, dans la cour du collège de Grand-Champ, que se retrouvaient ses adeptes. «On s’y sentait à notre place, se souvient Philip Zivkovic, 37 ans, pionnier du mouvement. Dans le milieu, Grand-Champ était même connu loin à la ronde. Beaucoup ne le savent pas, mais il y avait des pros du monde entier qui passaient par là, de manière informelle, notamment pour filmer des vidéos.»
Ce natif de Prangins, devenu architecte, se rappelle aussi que les rapports avec les autorités et la police étaient alors très tendus. «Nous étions perçus comme des gens à problèmes. La police nous contrôlait souvent. Et dès qu’il y avait des déprédations, nous étions considérés comme responsables, ce qui n’était pas le cas. Plus largement, nous étions mal-aimés même par les jeunes de notre âge.»