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Quand les chauves-souris vivent dans la salle de bains

De nombreuses colonies de ces mammifères sont établies dans le canton. Parfois, elles s'installent dans nos maisons.

14 août 2013, 09:40
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On a beau apprécier la faune locale, retrouver une colonie de chauves-souris dans sa salle de bain reste tout de même une expérience... particulière! C'est celle vécue par une habitante de Gland, Catherine Morel.

Un matin de juin, alors qu'elle allait prendre sa douche matinale, quelle ne fut pas sa surprise de retrouver un de ces petits mammifères dans son corridor. " J'ai d'abord cru que c'était un crapaud, car c'était un petit paquet foncé , se souvient-elle. Mais en arrivant dans la salle de bain, j'en ai vu une autre dans la baignoire et sur le tapis de bain. J'ai alors réalisé que c'étaient des chauves-souris ". Après s'être renseignée sur internet, Catherine Morel a appris qu'il s'agissait d'une espèce protégée. Elle a donc fait intervenir un spécialiste, en l'occurrence Pierre Ecoffey, directeur du Zoo de la Garenne. " Je pensais qu'il allait m'en débarrasser, lance-t-elle. Mais non! Au contraire! Il m'a dit de ne rien entreprendre avant l'hiver, une fois que ces bêtes seront parties hiberner dans une des grottes du Jura. J'ai tout de même fermé l'interstice par lequel ces jeunes étaient tombés. Un centimètre entre le plafond et le lambris suffit! Une fois dehors, ces jeunes ont réussi à rejoindre leur colonie. " Chez cette Glandoise, les animaux avaient réussi à s'installer en passant par un minuscule trou situé au-dessus de la poutre faîtière du toit. Si ces juvéniles n'avaient pas eu la curiosité de porter plus loin leur découverte du monde, ils seraient passés inaperçus, cachés dans le faux plafond.

Suivant le conseil de Pierre Ecoffey, Catherine Morel a pris son courage à deux mains, une paire de gants et les a posés contre le crépi extérieur de sa maison. Les mères sont venues récupérer leurs petits... " Dès cet hiver, je vais reboucher le trou au-dessus de la poutre faîtière. Car si je suis ravie de ne pas avoir eu un seul moustique durant tout l'été, je n'apprécie que très moyennement leur présence ici! "

Fréquentes interventions

" Chaque été, nous intervenons en moyenne à dix reprises dans des maisons ou appartements de la région ", révèle Pierre Ecoffey. Certaines régies envoient des entreprises de dératisation qui s'adressent à nous. Car cet animal est protégé et il est formellement interdit de les tuer. Nous sommes mandatés par le Service cantonal de la faune pour intervenir dans les maisons où elles s'installent."

La réaction des gens face à ce genre de découverte va d'une extrême à l'autre. " Certains deviennent presque hystériques alors que d'autres sont ravis d'abriter une espèce protégée," conclut le scientifique. Qui ajoute: " La chauve-souris est un animal extraordinaire. D'abord parce que c'est le seul mammifère volant, ensuite parce qu'elle se dirige avec ses oreilles. C'est un animal méconnu et ainsi c'est un des derniers groupes où l'on trouve encore de nouvelles espèces."

En Suisse, ces animaux sont présents dans tous les cantons. Mais notre canton est celui qui abrite le plus d'espèces. Sur la trentaine répertoriée, seules quatre ou cinq sont absentes du canton, préférant la chaleur et le soleil du Valais et du Tessin. Les chauves-souris de nos contrées sont généralement insectivores. La petite pipistrelle est la plus courante. On peut la voir tourner autour des lampadaires les soirs d'été. Le grand murin ne se nourrit que de gros coléoptères que l'on trouve en forêt, alors que le murin de Daubenton est le spécialiste du vol en rase-mottes au-dessus des étendues d'eau, notamment le Léman.

L'état sanitaire des colonies suisses est satisfaisant et, dans nos contrées, il n'y aucune inquiétude à avoir quant à la transmission de maladies à l'homme.

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