Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Balade nostalgique pour les 25 ans des Rojalets

Le Collège de Terre Sainte célèbre son 25e anniversaire cette année. De nombreux anciens élèves son attendus ce week-end pour fêter ce quart de siècle. Un ancien des Roj' s'est lancé à la redécouverte des lieux.

02 mai 2017, 17:03
L’interminable rez-de-chaussée des Rojalets.

L’une des lourdes portes d’entrées latérales se referme bruyamment dans mon dos. Immédiatement une odeur puissamment familière m’assaille. Pas vraiment agréable, mais charriant dans son sillage olfactif un cortège de précieux souvenirs. Ce parfum n’a pas changé en 25 ans, il est celui du produit de nettoyage des sols. Cette odeur fortement chimique, un peu acide, me secoue. Et m’offre une ouverture vers des images en provenance d’années déjà lointaines. J’ai 36 ans. Il y a seize ans, donc, je quittais le collège des Rojalets.

Béton brut, bois vernis et peinture turquoise, les marqueurs visuels du collège n’ont pas changé et me sautent à nouveau aux yeux. Je me mets en route, direction le Jura et, tout au bout, la salle de gymnastique.

Je décide de rester un peu au rez-de-chaussée, je prendrai de la hauteur plus tard. Je longe des rangées de casiers arborant leur cadenas bigarré. Je me souviens l’effet d’avoir mon propre casier. la sensation grisante et un peu idiote de ressembler un peu plus aux personnages des séries TV américaines que je suivais assidûment à l’époque. Et puis de grandir, enfin.

Amourettes et sandwichs

Quelques mètres plus loin, je rate presque une «cachette» que nous appréciions particulièrement à l’époque, une sorte de petite alcôve partiellement dissimulée derrière un pilier de bêton. Je me rappelle avoir offert mon premier présent de Saint-Valentin ici, un modeste bijou acheté à Chavannes Centre après une escapade en vélo. Ma copine de l’époque, m’avait elle fait cadeau d’un flacon de parfum Channel pour homme, la formule concentrée. Je devais alors avoir 13 ans et je vivais ma première relation «sérieuse».

Je me décide enfin à monter d’un étage en passant par ces espèces de miradors turquoise qui font office de cages d’escaliers. Comme il y a 25 ans, la température monte immédiatement de quelques degrés. Je lève les yeux et aperçois la verrière qui sert de plafond à l’établissement. Je me rappelle de la fournaise estivale, des élèves transpirant à grosses gouttes, proche de l’évanouissement en attendant l’arrivée du professeur de biologie.  Et la frustration ressentie à la vue des grandes terrasses au même étage, promesse d’une brise rafraichissante, dont l’accès nous aura toujours été interdit.

Et pourtant, malgré la chaleur étouffante, je l’aimais ce deuxième niveau. Parce qu’il était synonyme de cours de dessin et de musique, de dissections de grenouille et, mieux encore, de séances de «cinéma», qui avaient tendance à se multiplier en fin d’année scolaire ou à l’approche des fêtes. C’était l’étage de la détente, des cours sans pression et du vendredi après-midi libérateur.

Je redescends et m’aventure dans l’énorme cour des Rojalets. Sur ma droite se dresse l’escalier qui monte vers la cafétéria et le Théâtre de Terre Sainte. J’emprunte la série de marches de béton. Une irrépressible envie de m’y asseoir un instant me saisit. Je me rappelle les heures passées ici, dégustant un sandwich au roastbeef acheté à la cafétéria tenue par Monsieur Sax, ce passionné de cinéma qui ne manquait jamais d’accrocher une affiche de film aux murs de sa cantine.

Au revoir en musique

Je reprends ma route et lorgne un bout de la salle de gym située en contrebas. Le sol, bleu vif, m’a toujours fait penser à une piscine et cette analogie fonctionne bizarrement encore aujourd’hui. Je monte l’escalier qui longe le théâtre. Le bâtiment m’évoque les derniers instants passés aux Rojalets. Les promotions de 1996. Pour l’occasion des amis et moi avions monté un groupe de rock. Le concierge, toujours le même aujourd’hui, avait interrompu le concert jugé trop bruyant.

Avant de prendre congé de l’établissement, je m’attarde un instant sur un groupe des fameuses statues qui hantent le périmètre de l’école. Aujourd’hui encore, je ne sais qu’en penser. Mais je crois qu’au final je les aime bien, ces gamins boursoufflés figés dans le béton, eux qui seront pour toujours élèves des Rojalets, collège de Terre Sainte et qui fut mon école durant 5 années.

 

Votre publicité ici avec IMPACT_medias