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Rolle: Le Rosey Concert Hall mêle musique et arts plastiques

Le Rosey Concert Hall innove en organisant un événement, vendredi soir, qui fait entrer en résonance musique classique et sculptures miniatures.

22 avr. 2015, 18:32
Willard Wigan réalise des sculptures que l'on ne peut pas voir à l'oeil nu.

Dans le cadre d'un concert prévu au programme de sa saison culturelle, Le Rosey Concert Hall met sur pied, pour la première fois, une exposition inédite. Avant le concert, vendredi soir, d'Emmanuel Pahud, Paul Meyer, accompagnés des cordes du Berliner Philharmoniker, le public pourra admirer les sculptures miniatures de Willard Wigan, artiste britannique. Interview.

Comment êtes-vous entré dans le monde de l’infiniment petit? 

Tout a débuté quand j’avais cinq ans. J’ai commencé à faire des maisons pour les fourmis parce que je pensais qu'elles avaient besoin de vivre sous un toit. Puis je leur ai fabriqué des chaussures et des chapeaux. C’était un monde de chimère qui me permettait de m’évader. C’est ainsi que ma carrière en tant que micro-sculpteur a débuté.

Quel est le sens profond de votre art?

Mon travail est le reflet de moi-même. Je voulais montrer que les plus petites choses peuvent être les plus grandes en réalité. A l’école, je n’ai pas pu m’exprimer et je me suis senti comme étant «rien». Je veux expérimenter le monde que l’on ne peut pas voir.

Est-ce que cela signifie que votre art est une revanche sur la vie? 

Ce n’est pas une revanche, je préfère le décrire comme étant ce qui m’a permis de m’évader, de me construire et de ne pas sombrer dans la délinquance ou la dépression.

Votre démarche si particulière, qui implique des sacrifices personnels, signifie-t-elle que l’art est aussi une souffrance?

Mon processus de création passe effectivement par une mise en condition très particulière, mais davantage que de souffrance, je parlerais d’une démarche qui m’impose de m’isoler de toute forme de perception extérieure. Je plonge au plus profond de moi par la concentration.

Votre art, qui porte l’attention sur ce que l’on ne peut pas voir à l’œil nu, a-t-il une portée philosophique?

Ce n’est pas dans cet esprit que j’ai démarré. Je voulais exprimer mon monde intérieur, raconter les histoires qui peuplaient mon imaginaire et inventer des univers auxquels je n’avais pas accès. Les années passant et la maturité arrivant, je reconnais que la portée philosophique est présente. Tant dans la démarche de création et de réalisation que m’imposent les sculptures, et la nécessaire concentration pour parvenir à obtenir le résultat imaginé.

Vous exigez un effort de la part du public qui doit admirer vos œuvres à travers un microscope… 

Je n’ai pas commencé en pensant au public qui regarderait mon travail en créant mes œuvres. J’avais besoin d’exprimer mes mondes intérieurs, ma fantaisie. Maintenant, la démarche que «j'impose» aux visiteurs de mes expositions et aux spectateurs est de nature introspective: forcer l’attention, la concentration et prendre le temps pour regarder l’infiniment petit impose de se retrouver face à soi-même en tant que spectateur, puisque l’on ne peut recevoir mes œuvres que seul face au microscope. Cela devient une démarche introspective dans l’univers fantasmagorique de chacun et c’est aussi cela qui m’intéresse et me motive.

24 AVRIL, 19H, VERNISSAGE PUBLIC, EXPOSITION DE MICRO-SCULPTURES DE WILLARD WIGAN  Et 25 AVRIL, DE 10H à 15H, OUVERTURE AU PUBLIC DE L’EXPOSITION.

24 AVRIL, 20H, CONCERT, EMMANUEL PAHUD, PAUL MEYER, CORDES DU BERLINER PHILHARMONIKER

www.roseyconcerthall.ch

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