Elle n’a quitté la région que pour de brèves parenthèses: une maturité fédérale bilingue avec un séjour en Suisse allemande et un échange Erasmus à Stockholm durant ses études de mathématiques à l’EPFL. Nathalie Pellet enseigne à plein temps au gymnase de Nyon, et depuis le 1er janvier, la jeune femme de 32 ans est aussi responsable du détachement d’appui des pompiers (DAP) de Rolle. L’unité vient en renfort lors des interventions du service de défense contre l’incendie et de secours (SDIS) ou s’occupe d’interventions lors d’inondations.
«Grosso modo je suis la personne de référence pour les membres du détachement. Je donne aussi l’instruction des exercices, observe l’avancement de la carrière de chaque pompier», précise celle qui est devenue pompier volontaire en 2007.
Un métier qui se féminise
Cette nouvelle responsabilité bénévole est tenue pour la première fois par une femme et demande de l’investissement: «Sur une semaine c’est difficile à dire, ça peut prendre zéro heure et beaucoup plus la semaine d’après. En temps d’exercice il faut appeler les gens, se coordonner pour le matériel… En début d’année il y a des nouveaux, donc des présentations, et ensuite pendant deux mois c’est calme», explique-t-elle.
Avec un père commandant du feu à Mont-sur-Rolle où elle a grandi, Nathalie Pellet a vite «baigné» dans le monde du secourisme. Mais elle a choisi seule de se former. «Les pompiers venaient parfois s’entraîner chez moi. Ils dressaient une échelle d’exercice contre la fenêtre de ma chambre! J’avais un peu peur d’eux mais j’étais toujours dans les parages à les observer», relate l’habitante de Tartegnin. Si son père ne s’est pas opposé à son désir de devenir pompier, il ne l’y a pas non plus poussée. La jeune femme a à peine plus de 20 ans lorsqu’elle entame sa formation.
Jeune et femme d’ailleurs, comment ça s’est passé? «Au tout début il a fallu faire sa place. Quand on débarque, que certains ont le double de votre âge et n’ont pas été habitués à côtoyer des femmes pompiers, ils testent. Mais je suis quelqu’un qui adore apprendre. Du coup la question ne se pose plus: je sais de quoi je parle. Et puis le métier s’est féminisé», réagit la soldate du feu.
Secourir dès l’adolescence
Ce n’est pas tellement par fascination pour le feu que Nathalie Pellet s’est tournée vers la fonction de sapeur-pompier bénévole. En réalité, elle portait déjà secours à la population depuis l’adolescence via… le sauvetage de Rolle, sur le lac! «Je crois que le secourisme m’a toujours attirée. J’ai commencé en junior en 2000, j’étais à l’école obligatoire. C’est une copine qui m’a dit de venir. C’était l’occasion de sortir sur le lac et de découvrir. J’aime beaucoup l’eau et le côté aider les gens est là!»
Contrairement au DAP, le sauvetage de Rolle dispose d’un groupe de personnes joignables sept jours sur sept, 24h/24. Ainsi, Nathalie Pellet donne ses disponibilités: en général, trois week-ends durant la saison estivale; pour le reste de l’année, elle signale si un autre moment se dégage. Son credo: faire moins et mieux plutôt que trop et mal.
«Si je suis au détachement d’appui c‘est aussi pour cette raison: j’adore ce travail mais l’investissement en temps pour intervenir est un peu conséquent. Je préfère rester en retrait et être présente quand il faut venir en renfort, garantir quelque chose de bien», résume la Tartevinoise d’adoption. Et comme on est toujours plus efficaces à plusieurs, Nathalie peut compter sur son compagnon, Martial, qui est pompier au DPS à Rolle!