Les sédiments du lac livrent un témoignage partiel mais impartial de l’histoire du Léman. Ils racontent ses traumatismes géologiques anciens, l’évolution de l’environnement et les récentes agressions humaines.
Lorsque des agents polluants sont déversés dans le lac, quelle qu’en soit la source, certains restent à l’état soluble et leur trace ne sera jamais fixée par les sédiments. D’autres polluants qualifiés d’hydrophobes – polycarbures, mercure, cadmium, zinc – s’accrochent sur les particules en suspension qui les retiennent. Ils sont sédimentés. Les sédiments deviennent donc des transporteurs de polluants. En ce qui concerne les phosphates, une partie d’entre eux est sédimentée et l’autre reste en solution. Tous ces agents polluants ont à leur disposition pour se fixer 2 millions de tonnes de particules amenées par les affluents du lac dont 30 000 tonnes de particules sédimentaires charriées par le Rhône. 98% des particules ne ressortiront jamais du lac et tombent sur le fond. Les scientifiques évaluent l'augmentation des fonds sédimentaires à 3 mm par an.
L'enfouissement naturel de la pollution par les métaux lourds
Dès les années 70, des analyses, grâce aux prélèvements de carottes sédimentaires, révèlent les agents polluants les plus coupables et leurs sources: eaux usées, agriculture, chimie. Les métaux lourds présents dans les sédiments ne disparaîtront jamais. Le mieux est de ne surtout pas y toucher et de laisser de nouvelles couches sédimentaires saines les recouvrir. Mais des phénomènes biochimiques internes au Léman transforment la pollution en cercle vicieux.
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