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Tartegnin pourrait payer pour avoir copié le "T"

Au "Pays du bon vin", la Municipalité est accusée de plagiat par le sculpteur Manuel Pascual.

17 oct. 2012, 00:01
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lmorel@lacote.ch

L'affaire du "T" au centre du giratoire de Tartegnin touche à sa fin. En effet, Laurent Munier, syndic du village viticole, et Manuel Pascual, artiste, se sont retrouvés hier au tribunal d'arrondissement de La Côte afin de mettre un terme définitif à une querelle qui dure depuis plus de deux ans. Le sculpteur glandois estime que le projet du giratoire de "La Pièce" lui revient, même si la commune a finalement choisi une autre société pour le réaliser.

Une audience de conciliation n'avait pas permis aux deux parties de se mettre d'accord. Elles se sont donc retrouvées à Nyon. D'un côté, la commune de Tartegnin ne souhaite rien donner à l'artiste glandois tandis que celui-ci réclame 15 000 francs pour son travail et les droits d'auteur qui en découlent. Le jugement dans cette procédure simplifiée sera rendu dans les prochains jours.

En octobre 2009, la Municipalité tartevinoise s'adresse à Manuel Pascal afin de lui demander de réaliser la décoration du giratoire situé à quelques encablures de l'A-One Business center de Rolle. L'artiste, à qui on doit notamment la grenouille et l'échassier qui occupent le rond-point proche de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) à Gland, propose d'abord de réaliser une grande bouteille et un verre.

 

Reproduction des armoiries ou création?

 

L'Exécutif n'est pas entièrement satisfait du projet et demande au sculpteur de s'inspirer de l'écusson de la commune. "J'ai accepté, mais je ne souhaitais pas simplement reproduire les armoiries" , explique Manuel Pascual. Ce dernier présente alors un devis de 35 000 francs pour le "T" en acier rouillé avec deux grosses grappes, alors que précédemment, la somme à payer aurait été inférieure de 10 000 francs. La Municipalité tartevinoise décide de confier le projet à une entreprise de constructions métalliques, moins coûteuse. Le bureau de géomètre en charge du dossier utilise toutefois un dessin du créateur lors de la mise à l'enquête.

Le résultat final ressemble étrangement au croquis initial de Manuel Pascual. "Il se rapproche des armoiries de la commune, se défend Laurent Munier. Le "T" final n'est pas identique à celui qui nous avait été proposé par Monsieur Pascual. Quant au fait qu'il ait été réalisé en acier, c'est nous qui l'avions demandé."

Le défenseur de l'artiste Jean-Daniel Nycati affiche son mécontentement: "Dans l'esprit du sculpteur, le mandat était établi. L'oeuvre a été squattée." Ce que ne soutient pas Alain Thévenaz, avocat de la commune de Tartegnin: "Il y a un flou dans la chronologie. Et il n'y a jamais eu de contrat entre les deux parties. La commune a demandé une proposition, mais jamais la réalisation d'une création artistique." En attendant le résultat de l'audience, l'imposant "T" d'acier reste de marbre au Pays du bon vin.

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