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Tentative de meurtre sur agent

Le procès du jeune qui avait fauché un gendarme au bas du col de Saint-Cergue a démarré hier à Nyon.

31 oct. 2012, 00:01
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suter@lacote.ch

Forte affluence hier, au Tribunal correctionnel de La Côte, à Nyon. Le jeune Marocain qui, une nuit de novembre 2011, avait fauché un gendarme au haut de la Route-Blanche, affrontait la justice. Il est accusé notamment de tentative de meurtre. Ce fait divers dramatique avait suscité, à l'époque, un immense élan de sympathie, non seulement au sein du corps de gendarmerie du canton, mais dans le pays entier et même à l'étranger, sans oublier au sein de la population.

De fait, ce jeudi soir de novembre, Omar* et l'un de ses potes, Rachid*, deux Marocains en vacances en Suisse, partent de Genève et se rendent à Lausanne. Ne connaissant pas bien la région, le chauffeur, Omar, quitte l'autoroute à Nyon et monte en direction de Saint-Cergue où son "ami" commet un cambriolage dans une villa. La voiture des deux malfrats, immatriculée en Haute-Savoie, est repérée par quelqu'un qui appelle la police. Celle-ci décide alors d'installer un contrôle de véhicules au bas du col, afin d'intercepter cette voiture suspecte.

 

Gilet fluo et torche lumineuse

 

Le sgt Yves D. est de service ce soir-là. Accompagné d'un collègue, il installe le bus de la gendarmerie perpendiculairement à la route, au bas du col, afin que les phares éclairent la chaussée. Equipé de son gilet jaune fluo et d'une torche lumineuse, il fait signe aux voitures de s'arrêter pour un contrôle.

Omar et son ami, à la vue de ce contrôle, ralentissent. Mais alors qu'ils se trouvent à la hauteur du gendarme, au milieu de la route et leur faisant signe de s'arrêter, la voiture accélère et percute violemment le sgt Yves D. , lequel se retrouve projeté sur le capot, puis contre le pare-brise, avant d'être projeté au sol à une vingtaine de mètres. Il est très grièvement blessé. Une voiture de police, appelée en renfort et qui venait tout juste d'arriver sur place, prend immédiatement en chasse la voiture. " Nous avons eu de la peine à les rattraper, ils roulaient très vite ", a témoigné le conducteur de la voiture de police.

 

Perte de maîtrise dans un giratoire

 

Près de Nyon, la voiture des malfrats est retrouvée dans le fossé, encore fumante, après avoir percuté les plots en béton du giratoire de Migerendes. Les deux malfrats s'étaient débarrassés du fruit de leur larcin en le jetant par la fenêtre sur les deux à trois kilomètres de route les séparant du premier impact. Le second malfrat est toujours en fuite et fait l'objet d'un mandat d'arrêt international. Il était en fuite car déjà condamné à 16 mois de prison. Omar a pu être intercepté et croupit depuis à la prison de la Croisée. Il n'a donc eu aucune peine à donner une version des faits accablant son complice. " C'est moi qui conduisais, mais Rachid* m'a saisi le volant et m'a appuyé sur la jambe droite en se mettant presque sur moi au moment où on arrivait à la hauteur du policier. Il hurlait. Si la voiture a effectué des zig-zag ce n'était pas volontaire et à aucun moment je n'ai vu le sgt D. Il y avait de la buée sur le pare-brise et je ne voyais pas dehors ".

Placé face à ses incohérences et surtout face à ses contradictions par rapport à ses premières dépositions, Omar a maintenu sa version abracadabrante des faits. Il n'a jamais perpétré de cambriolage et a simplement voulu rendre service à son "ami", qu'il n'a vu que trois fois et dont il ignore tout, en le menant à Lausanne. Il s'est perdu et pensait que la villa visitée à Saint-Cergue était celle d'une connaissance, chez qui Rachid allait simplement récupérer des affaires lui appartenant. Jamais il n'aurait shooté un gendarme, étant lui-même fils et orphelin de gendarme.

Son défenseur, Me Philippe Chaulmontet, s'est efforcé hier de rendre crédible la version de son client. Sa défense va probablement consister à semer le doute sur le déroulement des faits, car "le doute doit toujours profiter à l'accusé" .

Une reconnaissance à l'endroit du drame a lieu ce mercredi, avant les plaidoiries et réquisitoire. Le jugement n'est pas attendu avant la semaine prochaine.

* prénoms d'emprunt.

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