Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Un hiver sans apéro à la plage de Nyon ?

L'association des 3 Jetées, qui anime bénévolement les hivers de la plage depuis des années, est au bord du gouffre.

30 oct. 2013, 06:57
data_art_7492296.jpg

L'Association des 3 Jetées, qui depuis 2008 propose bénévolement des animations sur cette plage très appréciée de la population, vit des heures difficiles. Ses dernières même, à en croire le petit mot glissé sur leur site internet détaillant le contenu de la prochaine assemblée générale qui se tiendra le 19 novembre. Il y est écrit: "Suite à diverses contraintes administratives, un seul des 5 buts de l'association peut encore être poursuivi, à savoir l'exploitation du sauna, raison pour laquelle l'entier du comité actuel a choisi de démissionner."

Les raisons de ce renoncement en bloc annoncé des six membres du comité sont donc simples: l'association n'a, aujourd'hui, plus l'autorisation d'ouvrir La Balise, ce petit local permettant une petite restauration et des boissons. Or, sans ce lieu central, difficile de faire venir la population. Et ce même si le sauna reste praticable. "Il y a bien sûr des personnes qui ne viennent que pour le sauna, mais la plupart des gens qui fréquentent l'endroit le font pour La Balise" , commente Jacqueline Næpflin-Karlen, présidente de l'association. Question de fréquentation donc, puisqu'on voit mal le sauna rester ouvert sans la buvette. Question également d'argent puisque l'association compte sur les ventes réalisées à La Balise pour rentrer dans ses frais: les cotisations annuelles de ses quelque 150 membres ne suffisant pas.

Pourtant, l'absence d'autorisation d'exploiter la buvette du bord du lac n'est pas nouvelle. Au début 2012, la Police cantonale du commerce exigeait de l'association qu'elle procède à des travaux pour mettre le local en ordre légalement. Elle lui avait toutefois accordé une autorisation d'exploitation courant jusqu'au mois d'avril de la même année. Seulement, les travaux demandés se sont avérés trop onéreux pour l'association à but non lucratif. Sans compter les frais administratifs engendrés par une mise à l'enquête pour transformation.

Un problème dont chacun avait un peu oublié l'existence depuis cette fin d'hiver 2012. D'autant que le restaurant de la Plage, alors repris par la Fondation des Jumeaux, se préparait à une longue série de travaux visant à lui rendre sa jeunesse. Des travaux synonymes d'un stand-by de 18 mois pour l'association des 3 Jetées.

"Décourageant"

Aujourd'hui, la situation n'a donc pas évolué: si le restaurant a retrouvé un nouveau souffle, et quelques tensions internes, La Balise n'a pas été mise aux normes exigées. Et la synergie espérée entre l'association et la fondation ne s'est pas confirmée par des actes. Pourtant, il n'a jamais été question que la Fondation des Jumeaux s'occupe de ces travaux-là. Sa fondatrice Corinne Desarzens ne souhaite d'ailleurs pas s'exprimer sur le sujet. Le syndic Daniel Rossellat, lui, explique la situation simplement: "Ce bâtiment est conçu pour trois saisons. L'adapter pour une ouverture hivernale aurait impliqué des coûts bien supérieurs." Un syndic qui dit d'ailleurs "beaucoup regretter" l'annonce de démission du comité "très créatif" de l'association. "Les services cantonaux deviennent très exigeants avec les aménagements dits "provisoires mais réguliers". Ils demandent d'un groupe de bénévoles qu'ils répondent aux mêmes exigences, ou presque, que des professionnels de la restauration. Pour les associations, c'est très décourageant." Enfin, si Daniel Rossellat n'exclut pas, à terme, une participation financière de la commune à l'association via subvention, il tient à souligner que les délais sont trop courts pour une action rapide.

Une lueur d'espoir donc, pour autant que l'association veuille bien continuer à vivre. Ce qui n'est pas assuré: sa dissolution pourrait être décidée lors de l'assemblée du 19 novembre. Jacqueline Næpflin-Karlen reste pourtant positive: "Nous sommes là depuis des années pour permettre aux habitants de profiter du lieu en hiver. Mais nous sommes un peu fatigués par tous ces contretemps. Si notre association doit ne plus exister, ce n'est pas un drame en soi. Il faut juste espérer qu'une solution soit trouvée pour rouvrir l'hiver. Qu'importe les personnes derrière ce projet."

Votre publicité ici avec IMPACT_medias