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Un préfet à bout de souffle

Depuis le départ de Nelly de Tscharner, co-préfet, en octobre 2013, Jean-Pierre Deriaz est seul aux commandes. Une situation transitoire qui dure.

29 janv. 2014, 11:04
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C'était le 31 octobre 2013: Nelly de Tscharner, co-préfet du district de Nyon, qui depuis une année travaillait à 50%, partait à la retraite, laissant Jean-Pierre Deriaz, co-préfet à plein-temps, assumer la transition. Car une transition rapide devait avoir lieu. En effet, au 1 er novembre, lendemain du départ de Nelly de Tscharner, son ou sa successeur(e) devait entrer en fonction. Le Conseil d'Etat avait d'ailleurs diffusé des annonces d'emploi dans la presse dès la fin de l'été, stipulant que le dépôt des candidatures était fixé au 27 septembre. Mais depuis lors, aucune nouvelle de la part du Conseil d'Etat.

Une situation qui commence à poser problème: depuis le départ de Nelly de Tscharner, Jean-Pierre Deriaz assume effectivement la transition, mais à quel prix? "Il est évident que le Conseil d'Etat a d'autres priorités, mais la situation devient difficile. En 2012, nous avions 2 postes. Puis 1,5 l'an dernier. Maintenant je suis tout seul et les affaires pénales ne cessent d'augmenter tout comme la conciliation en matière de baux à loyers. De fait, je n'ai presque plus le temps de gérer le quotidien d'une préfecture, à savoir renseigner les communes, les conseillers communaux, les citoyens et dois décliner toutes les invitations en soirées pour pouvoir travailler au bureau."

Jean-Pierre Deriaz n'est pas du genre à se plaindre, d'ordinaire, mais la présente situation commence à inquiéter ce "gendarme" du Conseil d'Etat qui sait qu'il ne peut, d'ici à l'arrivée du co-préfet, s'accorder le moindre jour de congé. Ni tomber malade. " C'est un rythme infernal en ces temps de visites annuelles des communes: je commence à 7h du matin et termine à minuit tous les soirs. On aime notre travail, c'est sûr, mais là ça devient intenable. Le plus difficile est de ne pas connaître où en est la procédure d'engagement du futur préfet ou préfète avec qui je serai appelé à collaborer." Ici et là, bien sûr, des bruits courent quant à la succession de Nelly de Tscharner, mais le préfet tient à ne pas leur donner trop d'importance: "Il est malsain de s'en remettre à la rumeur d'autant que, officiellement, je ne suis au courant de rien."

Une situation qui dure

Au Département de l'intérieur du Canton, toujours pas de nouvelles. "Le dossier avance. Mais le Conseil d'Etat n'a pas encore pris sa décision" , explique-t-on sobrement. Ce qui inquiète également Jean-Pierre Deriaz, c'est que, même s'il devait être très prochainement nommé, le futur co-préfet aurait certainement un délai à faire appliquer avant son entrée en fonction. En somme, il se pourrait qu'un changement dans le fonctionnement quotidien de l'administration préfectorale n'intervienne pas, au mieux, avant trois mois. Le temps de laisser le préfet faire un "burn-out"? Celui-ci connaît pourtant ses priorités. Ses 16 heures de travail quotidien permettent de garder le navire préfectoral à flot: "Au moins, je garde la tête hors de l'eau et le citoyen ne ressent pas ce manque d'effectif."

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