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"Une hausse injustifiée!"

Référendum du 19 avril. Les opposants confiants, mais prudents.

18 mars 2015, 09:35

rhaener@lacote.ch

Dans notre édition de mardi, la Municipalité de Gland a donné dans les grandes lignes les raisons faisant de cette hausse d'impôts de 4 points un passage obligé. Du côté des référendaires, évidemment, on ne l'entend pas ainsi. Et sans surprise, ceux-ci s'étonnent du 1,5 point, contenu dans les 4, qui devait revenir à la gestion annuelle de la piscine couverte de Montoly, refusée le 8 mars dernier. "Les Glandois devront se prononcer sur 1,5 point d'impôts alloués à un projet qui ne se fera pas" , dénonce d'entrée de jeu Guillaume Labouchère, membre du comité référendaire, et conseiller communal PLR. Qui poursuit: "Durant toute la campagne pour la piscine, la Municipalité a affirmé avoir assez d'argent, hors hausse d'impôts. Désormais, elle nous dit qu'il n'y en a pas assez. Définitivement, cette hausse est injustifiée! D'autant qu'il n'y a pas eu de déficit des comptes communaux depuis des années." Son confrère Olivier Fantino (PLR) poursuit: "Suite au refus de la piscine couverte, il n'y a actuellement pas d'urgence. Une hausse, on peut la demander en cas de nécessité justifiée par des prestations. Ou s'il y avait eu des comptes déficitaires. Ce qui n'est heureusement pas le cas."

 

Des mesures d'économie

 

En somme, les référendaires estiment qu'avant de proposer une hausse d'impôts, la Municipalité aurait dû lancer un plan d'économie. "J'étais rapporteur dans la commission chargée d'étudier la réponse au postulat Gallay demandant des alternatives à une hausse. J'ai bien vu que le but de cette démarche était de se donner bonne conscience. En réalité, il n'y a pas eu d'alternative proposée, on n'a jamais envisagé autre chose qu'une progression de l'impôt."

Et l'administration communale, nécessitant de croître pour répondre aux demandes d'une population non seulement plus nombreuse mais aussi plus exigeante en matière de service? "D'abord, il faudrait faire un bilan précis de ce qui manque vraiment. Nous sommes persuadés qu'on peut dégager davantage d'efficience en organisant mieux les services communaux. Quand bien même ceux-ci, et ceux qui y travaillent, font très bien leur métier" , rétorque Guillaume Labouchère. Pourtant, la Ville de Gland est relativement économe en matière d'administration, avec quelque 100 employés pour 13 000 habitants, alors que Nyon en compte plus de 400, pour 20 000 habitants. "On ne peut pas tout comparer. Nyon a des charges plus importantes, des musées, un hôpital et des bâtiments historiques à entretenir. A Gland, on ne trouve pas cela. Ce ne sont pas les mêmes villes."

Quant au spectre d'un retour de la "cité-dortoir", les référendaires le balaient d'un revers de main. Selon Olivier Fantino, "le coup de la cité-dortoir, sincèrement, c'est jouer sur les émotions. Au nom de cette crainte, on serait en droit d'augmenter les impôts? Non..." Guillaume Labouchère rajoute: "Tout le monde emploie ce terme à tort et à travers, et souvent les gens qui l'emploient ne sont pas d'accord entre eux."

 

Attractivité économique

 

Mais qu'on ne reproche pas aux deux jeunes conseillers de ne pas vouloir développer leur cité. "Personne ne remet en cause l'utilité de l'impôt. Nous pensons simplement qu'il y a une étude sur des mesures d'économie à faire avant d'arriver à une hausse. D'autant que la piscine couverte vient d'être refusée, ce qui élimine une dépense fixe de près de 20 millions et des frais d'exploitations annuels d'environ un million."

Côté proposition, les référendaires voudraient développer l'attractivité économique de leur ville ou encore repenser les infrastructures routières. Et surtout, ils demeurent prudents, quand bien même ces opposants à la hausse semblent en position de force: "Il ne faut jamais vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué. On ne sait jamais ce que vont décider les citoyens" , conclut O livier Fantino.

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