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Une vie multiforme dans l’Esp’Asse

L’ancien site industriel accueille une cinquantaine de locataires. Deux cents personnes s’y croisent chaque jour.

17 avr. 2017, 23:08
/ Màj. le 18 avr. 2017 à 12:15
L'administrateur de l'Esp'Asse Jean-Claude Bouvrot veut créer un esprit familial sur le site.

Qu’est-ce qui relie Pro-Jet, ses 40 collaborateurs et ses 100 jeunes et l’artiste Evelyne Burnier? A priori pas grand-chose, si ce n’est qu’ils sont tous deux locataires de la fondation Esp’Asse dans les anciens bâtiments de l’usine Stellram et que la seconde, depuis son local, a une vue plongeante sur les ateliers d’insertion professionnelle. Et tant l’association que l’artiste sont invités à être force de propositions pour le développement de cet endroit particulier qui constitue un quartier de la ville (lire ci-contre).

Une diversité de parcours et d’activités

Regard dans le rétroviseur. En 2000, c’est pour répondre à la demande de Pro-Jet, qui cherchait un lieu, que l’ancien site industriel a amorcé sa reconversion d’accueil d’associations sociales et culturelles et de quelques professionnels (architectes, encadreur...). Une diversité de parcours qui, selon quelques témoignages, génère une atmosphère particulière. «L’ambiance est bon enfant. Il y a des valeurs communes partagées par les locataires et cela crée des synergies», explique ainsi Svend Lehmann, le directeur de Pro-Jet. Avis partagé par Evelyne Burnier: «Ce site brasse énormément d’énergies. Il y a un potentiel extraordinaire».

Autre artiste qui ne compte pas quitter les bords de l’Asse, Bernard Garo. Le peintre est là depuis le début de l’aventure et il dispose d’un vaste atelier dans l’une des ailes au toit en dents de scie. Il l’a aménagé avec des amis au fil des années, il a fait tomber des parois pour favoriser sa créativité. «Je ne peux plus partir d’ici. Toute ma vie est là», affirme-t-il avec exaltation. Autour de lui, des toiles de toutes les tailles, certaines accrochées aux murs, d’autres soigneusement rangées. Il parle de cet endroit comme de son refuge, d’un lieu chargé de mystère. «Quand ils ont dépollué le site, il y avait des gens avec des scaphandres!», raconte-t-il, échafaudant des hypothèses sur le passé.

A côté de Bernard Garo s’épanouit le cabinet d’architecture Envar. S’épanouit parce que c’est sans doute le plus bel atelier, avec de grandes baies vitrées qui donnent sur la rivière. C’est feu l’illustrateur Pierre-Alain Bertola qui avait transformé le local en créant une mezzanine. «C’est très intergénérationnel, avec de belles complémentarités», analyse Laurent Bertschi qui insiste sur la localisation, à quelques minutes à pied de la gare. Et il fait rêver quand il évoque les animations de la rue des artistes sur laquelle se trouve son local, les soirées, l’été, entre voisins, avec des projections de films sous les étoiles.

«Une ambiance underground»

Dans un autre bâtiment, un autre architecte, Thierry Moreillon, est un «ancien» qui a été conquis par la friche industrielle dès sa première visite. Il partage un vaste bureau, «où est cultivé un certain ordre», avec trois collègues. Ils ont même aménagé dans un renfoncement du couloir un petit salon cosy, tellement inondé de lumière qu’un bananier en pot a même donné des fruits! La convivialité du lieu est évidente. «On aime bien venir ici», dit-il, un peu nostalgique des débuts où il avait plus de temps pour partager des moments sympas avec les autres résidents. De son côté son collègue Guy Girod, le dernier arrivé de l’équipe, parle d’une «ambiance underground» propice à la création.

Convivialité, le terme s’adapte également au bureau qu’occupent le photographe Glenn Michel et le graphiste Fabrice Nassisi. Ils sont au rez-de-chaussée du bâtiment administratif. «C’est un mini-Flon», assure le premier qui est là depuis quatorze ans et qui apprécie les temps de rencontre entre voisins, comme les barbecues estivaux. Son collègue parle de «bon bouillon», et insiste sur le côté collaboratif. «C’est intéressant d’être au cœur de la création d’un quartier», commente-t-il.

Juste à côté des deux copains, un nouveau venu prend ses marques. Cela fait seulement un mois que Renaud Jeannet, de l’association OSEO (Oeuvre suisse d’endraide ouvrière) a découvert l’Esp’Asse. Il est là pour aider des jeunes dans leur parcours d’intégration. «C’est un environnement de travail original par la proximité des locataires. Il y a beaucoup d’entraide. Je sens qu’il y a une volonté d’insuffler un vent nouveau», s’enthousiasme-t-il, visiblement ravi d’être là.

 

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