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Unia: Fabrice Chaperon remplace Yves Defferrard

C'est mardi soir que l'assemblée générale extraordinaire d'Unia a plébiscité Fabrice Chaperon au poste de secrétaire syndicale de la section La Côte. Rencontre.

19 mars 2014, 16:01
Nyon, mardi 18.03.2014, siège de UNIA Nyon, portrait du nouveau secrétaire de section, Fabrice Chaperon, photos Cédric Sandoz

 

Petit événement du côté du syndicat Unia: le très expérimenté Yves Defferrard, secrétaire syndical de la section La Côte, a cédé sa place à Fabrice Chaperon à l’issue de l’assemblée générale extraordinaire de mardi soir. Rencontre avec ce Genevois d’origine, installé à Duillier depuis trois ans.

 

Remplacer Yves Defferrard, ce n’est pas à la portée de tous. Vous sentez-vous les épaules assez larges?

Oui, c’est un beau défi. Il est vrai qu’Yves Defferrard est devenu, avec le temps, un personnage incontournable des luttes syndicales auprès du grand public. Mais c’est aussi un grand négociateur. A titre personnel, travailler à ses côtés a été un honneur et une vraie source d’apprentissage.

En 2011 éclatait l’affaire Novartis. L’avez-vous vécue?

Bien sûr. Ce fut inoubliable. Même s’il reste une certaine opacité sur les détails des décisions prises, le principal est acquis: les emplois sont préservés. Mais Novartis, c’est aussi une affaire qui est devenue un symbole: lorsque l’on rencontre des employés en fâcheuse posture dans un conflit avec leur employeur, qu’ils pensent que tout est perdu, on leur raconte l’affaire Novartis, et ils reprennent courage. Cette affaire, et le soutien populaire qu’elle a généré, nous a aussi permis de nous présenter sous un autre visage auprès du grand public. Nous montrions que nous n’étions pas un «ogre rouge», mais bien un défenseur des acquis sociaux fiable et impliqué.¨

Justement, comment le syndicalisme est-il perçu en Suisse?

Nous voulons clairement donner une image positive, montrer qu’on signe des accords, des conventions, qu’on est un partenaire économique sensé. Et puis aussi leur rappeler que si les choses ne vont pas comme il le faut, on peut devenir un ennemi. Mais il faut être clair: nous ne sommes pas là que pour gueuler. Nous souhaitons être constructifs.

La Suisse, ce n’est pas vraiment un berceau pour le syndicalisme...

Effectivement. Pendant les Trente Glorieuses, on ne se posait presque pas ces questions. Puis, ça s’est arrêté, mais on a continué à idéaliser ce patron paternaliste qui résolvait les problèmes à l’amiable. C’est notre manière de voir les choses en Suisse. Mais pourtant les choses ont bien changé._La pression sur les travailleurs est bien réelle.

Vous-même, comment êtes-vous tombé dans la marmite?

En fait, j’ai travaillé pendant six ans chez Firmenich, comme ouvrier. Et là-bas, il faut le dire, les conditions de travail sont très bonnes. Je me suis demandé pourquoi est-ce que la
CCT était si favorable pour les employés, et j’ai compris que des représentants syndicaux avaient œuvré en amont pour arriver à cela. Alors je me suis approché du milieu. Puis suis devenu le délégué syndical au sein de l’entreprise. Ensuite, j’ai postulé à Unia Genève. Puis, je suis arrivé sur La Côte.

Que faut-il pour devenir délégué syndical?

Evitons les clichés: il ne faut pas vénérer Marx et Lénine. Non. Je pense simplement qu’il faut être progressiste. Et généralement de gauche. Aussi, il faut avoir un tempérament un peu combatif, oser afficher ses idées et les défendre.

La région nyonnaise voit apparaître un drôle de ballet dans les entreprises internationales. Que pensez-vous de ces allées et venues?

D’abord, nous sommes sur le qui-vive en permanence. Nous venons d’ailleurs d’aller déposer des informations auprès de Chiquita à Rolle, dont des rumeurs annoncent le départ (Lire La Côte du mercredi
12 mars ).  Plus généralement, on commence à se rendre compte que certaines entreprises ne jouent clairement pas le jeu de la politique des allégements fiscaux instaurée par le Canton. Que ces avantages n’offrent que peu de  garanties. De notre côté, nous restons attentifs en permanence.

 

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