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Vaud: la gauche veut davantage de transparence sur l’affaire S3

Les dernières révélations de «24 heures» sur l’affaire S3 ont rebondi sous forme de dépôts mardi au Grand Conseil vaudois. Les Verts souhaitent que la commission de gestion se saisisse du dossier, le PS veut en savoir plus sur le rôle de l’entrepreneur Philippe Petitpierre.

04 sept. 2018, 15:06
L'affaire Swiss Space Systems (S3) de Pascal Jaussi est au centre des débats du Grand Conseil vaudois.

«C’est Philippe Petitpierre qui a sollicité l’aide du conseiller d’Etat Philippe Leuba pour obtenir un prêt de 500 000 francs du fonds cantonal contre le chômage et non Pascal Jaussi, patron de la société Swiss Space Systems (S3)», a déclaré la socialiste Jessica Jaccoud à Keystone-ATS. «Est-ce que Philippe Petitpierre a voulu sauver des emplois ou son investissement de 1,4 million?» s’interroge la députée.

Dissimuler des informations

Dans son interpellation, Jessica Jaccoud demande également s’il est commun qu’un investisseur privé sollicite l’aide de l’Etat en lieu et place de la société concernée. Et s’interroge sur le fait que le Contrôle cantonal des finances (CCF) n’ait pas eu accès à toutes les pièces du dossier.

Une question que pose également Ensemble à gauche (EAG) au gouvernement. Le Conseil d’Etat n’estime-t-il pas qu’il y a eu, dans ce dossier, la volonté de dissimuler au CCF et, partant, aux commissions de surveillance du parlement, des informations permettant de faire toute la lumière sur le dossier?

Mieux encadrer le fonds

Dans leur interpellation rendue publique lundi déjà, les Verts souhaitent eux que la Commission de gestion (COGES) du Parlement soit saisie, au vu des nouveaux éléments. Il s’agit de faire la transparence d’une part sur la responsabilité des acteurs, d’autre part sur les modalités de fonctionnement du fonds cantonal de lutte contre le chômage, a déclaré Vassilis Venizelos.

Selon les Verts, le recours à ce fonds doit être mieux encadré et contrôlé. Une interpellation du PDC avait déjà été déposée sur la question l’an dernier. Le Conseil d’Etat n’y a pas apporté de réponse satisfaisante, estiment les Verts. Ils lui demandent de mettre en place des outils permettant de mieux évaluer les risques lorsque des prêts sont octroyés et des garde-fous supplémentaires pour ce genre de décision. Et de souligner que ce type de prêts n’a jamais eu grand effet.

Tentative de sauvetage

Ces réactions politiques font suite au dernier article d’une série publiée par 24 heures. Selon le quotidien de lundi, le Conseil d’Etat aurait décidé de prêter à S3 500 000 francs par le biais du fonds cantonal de lutte contre le chômage sans avoir eu accès à l’entier des informations disponibles.

Plusieurs documents qui indiqueraient la situation financière catastrophique de S3 auraient été portés à la connaissance de Philippe Leuba sans qu’ils ne soient pour autant versés au dossier. Idem pour le refus de la BCV d’accorder un prêt au même montant.

Fin juin 2017, le CCF avait estimé que le prêt de 500 000 francs était légal, mais que la décision avait été prise sur des bases documentaires insuffisantes. Dans le quotidien, Philippe Leuba affirme qu’«aucun élément n’a fait l’objet d’une quelconque censure vis-à-vis du gouvernement.»

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